Le Chili a choisi la voie conservatrice. Dimanche soir, le candidat libéral-conservateur José Antonio Kast est arrivé largement en tête du second tour de l’élection présidentielle, devançant nettement la candidate de gauche Jeannette Jara. Une victoire conforme aux dynamiques électorales et aux sondages observés ces dernières semaines, mais qui ravivent aussi de mauvais souvenir tant sa famille vu liée au nazisme et au régime de Pinochet.
Le verdict des urnes est sans appel. Selon les premiers résultats officiels communiqués dimanche soir, José Antonio Kast a remporté le second tour de l’élection présidentielle chilienne avec une avance confortable sur sa rivale de gauche Jeannette Jara. D’après un dépouillement portant sur environ 20 % des bulletins, le candidat conservateur recueille 59,83 % des suffrages, contre 40,17 % pour son adversaire.
À Santiago, ses partisans ont rapidement célébré cette victoire, perçue comme l’aboutissement d’une campagne marquée par une recomposition des alliances électorales. Si Jeannette Jara était arrivée en tête du premier tour avec 26,71 % des voix, devant Kast qui en avait obtenu 24,12 %, la dynamique s’est nettement inversée à l’approche du second tour. La candidate de gauche ne bénéficiait ni du soutien d’alliances décisives, ni de sondages favorables dans les derniers jours de la campagne.
Face aux résultats, Jeannette Jara a pris la parole pour reconnaître sa défaite, mettant fin à un scrutin particulièrement suivi dans un pays traversé par de profondes attentes sociales et politiques. Près de 16 millions d’électeurs étaient appelés à voter dans le cadre de cette élection à participation obligatoire, un élément structurant du paysage démocratique chilien.
La victoire de José Antonio Kast confirme ainsi le poids des forces conservatrices et libérales dans un Chili en quête de stabilité politique, après plusieurs années de tensions institutionnelles et de débats sur les réformes économiques et sociales. Cette élection témoigne toutefois que le pays a bien du mal à se débarrasser des démons de son passé.
Qui est José Antonio Kast ?
José Antonio Kast est né au sein d’une famille d’origine allemande installée au Chili à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Son père, Michael Martin Kast, a été engagé dans la Wehrmacht, d’abord comme soldat puis comme lieutenant, et a également été membre du parti national-socialiste allemand, le NSDAP. Fait prisonnier en Italie après l’armistice, il parvient à s’évader avant de retourner en Allemagne, puis d’émigrer en Amérique du Sud.
Benjamin d’une fratrie de neuf enfants, José Antonio Kast est le frère de Miguel Kast, ancien ministre et ex-directeur de la Banque centrale du Chili sous la dictature d’Augusto Pinochet.
Son neveu, Felipe Kast, a occupé des fonctions ministérielles sous la présidence du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Sebastián Piñera.
Par ailleurs, Kast fût accusé en 2019 d’avoir transféré des sommes d’argent à plusieurs entreprises au Panama, un paradis fiscal, sans les avoir déclarées. Il a alors reconnu l’existence de ces entreprises mais a nié en être le propriétaire, déclarant qu’elles appartenaient à son frère, Christian.
Sources :
Le Figaro, Wikipedia, Weforum