La tension monte entre la France et les États-Unis après que Charles Kushner, ambassadeur américain à Paris et père du gendre de Donald Trump, a refusé de se présenter à une convocation officielle au Quai d’Orsay. Cette convocation faisait suite à des déclarations controversées de sa part, dans lesquelles il dénonçait une « absence d’action suffisante » du gouvernement français face à la montée de l’antisémitisme.

En l’absence de Charles Kushner, c’est le chargé d’affaires américain qui s’est rendu au ministère des Affaires étrangères le lundi 25 août. Selon des sources diplomatiques françaises, les propos de l’ambassadeur ont été formellement dénoncés comme une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures françaises. L’administration française a fermement rejeté les accusations, les jugeant infondées et contraires à la réalité.

Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, l’ambassadeur américain a exprimé sa « profonde inquiétude » face à la situation, reprenant les critiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ce dernier avait accusé la France « d’alimenter le feu antisémite » en appelant à une reconnaissance internationale de l’État de Palestine, initiative soutenue par Paris à l’ONU.

Washington, de son côté, soutient pleinement son ambassadeur. Le département d’État a déclaré que Charles Kushner « effectue un travail remarquable » et représente fidèlement les intérêts des États-Unis en France. Cette position a provoqué un tollé au sein de la diplomatie française, d’autant plus que la convocation d’un ambassadeur américain reste un acte rare mais symboliquement puissant.

Cette crise intervient dans un contexte déjà tendu sur la scène internationale. La décision de la France de reconnaître un État palestinien lors de l’Assemblée générale de l’ONU, aux côtés du Canada et de l’Australie, a suscité de vives réactions de la part d’Israël et des milieux conservateurs américains. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a dénoncé une « décision imprudente » qui, selon lui, « sert la propagande du Hamas ».

Alors que le Quai d’Orsay dénonce une tentative de pression inacceptable, le geste de Kushner pourrait marquer une nouvelle étape dans les relations diplomatiques entre Paris et Washington, à l’heure où les lignes géopolitiques se redessinent autour du conflit israélo-palestinien.