L’un des joyaux les plus précieux du patrimoine français, la couronne de l’impératrice Eugénie, a été dérobé puis retrouvé ce dimanche matin à proximité du musée du Louvre, à Paris. L’objet, d’une valeur historique inestimable, a été retrouvé endommagé mais non brisé.
Le musée du Louvre a été victime d’une intrusion ce dimanche matin, a annoncé la ministre de la Culture Rachida Dati. Selon un premier bilan, moins de dix bijoux exposés dans des vitrines ont été dérobés. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a évoqué des objets « d’une valeur inestimable ».
Les bijoux volés faisaient donc partie de la collection dite des « joyaux de la Couronne française » exposés à la Galerie d’Apollon — c’est-à-dire des pièces historiques liées aux souverains français du XIXᵉ siècle (Napoléon, Napoléon III, etc.).
Parmi eux figurait la couronne de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. L’information a été révélée par Le Parisien et confirmée par BFMTV de source proche du dossier.
Retrouvée quelques heures plus tard à proximité du musée, la couronne présentait des traces de chocs mais n’était « ni brisée, ni irrécupérable », selon la même source.
Un joyau impérial chargé d’histoire
Réalisée en 1855 par l’orfèvre Alexandre-Gabriel Lemonnier, la couronne fut créée à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris.
Bien que ni Napoléon III ni Eugénie de Montijo n’aient jamais été couronnés, cette pièce symbolisait la grandeur du Second Empire et l’élégance de l’impératrice.
Après la chute du régime en 1870 et l’exil du couple impérial au Royaume-Uni, la couronne suivit l’impératrice dans ses déplacements. Contrairement à la plupart des joyaux de la Couronne française, vendus par la Troisième République en 1885, celle d’Eugénie fut conservée — devenant la seule couronne de souveraine française encore existante.
De l’exil à la Galerie d’Apollon
À la mort d’Eugénie en 1920, la couronne fut léguée à la princesse Marie-Clotilde Bonaparte. Vendue aux enchères en 1988, elle fut acquise par le collectionneur Roberto Polo, qui en fit don au musée du Louvre.
Depuis, elle était exposée dans la célèbre Galerie d’Apollon, aux côtés d’autres joyaux emblématiques du patrimoine français.
Un symbole du raffinement impérial
Sertie de diamants et d’émeraudes, la couronne se distingue par ses motifs de vigne, d’aigles et de chèvrefeuille, symboles de force, de fécondité et de majesté.
D’un diamètre de 16,5 centimètres, elle illustre à la perfection le goût raffiné de l’impératrice et l’excellence des orfèvres français du XIXᵉ siècle.
Une enquête ouverte
L’enquête, confiée à la Brigade de répression du banditisme (BRB), devra déterminer les circonstances exactes de ce cambriolage spectaculaire et identifier les auteurs.
Selon les premiers éléments, les voleurs auraient pris la fuite précipitamment, laissant tomber la couronne lors de leur évasion.
Rachida Dati a assuré que « toutes les mesures de sécurité du musée seront réévaluées », tandis que le Louvre a annoncé le renforcement immédiat de la surveillance de ses galeries les plus sensibles.
Malgré les dégâts, la couronne d’Eugénie reste sauvée. Son retour prochain au musée, après restauration, symbolisera à nouveau la résilience d’un patrimoine souvent menacé mais jamais oublié.
Huit autres pièces dont un collier, une broche et un diadème sont toujours manquant. Selon Forbes, le diamant Le Régent de 140 carats, l’objet le plus précieux de la galerie serait en lieu sur.
Soure : BFMTV, Wikipedia.