La Grèce du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial Kyriakos Mitsotakis a anticipé le remboursement d’une partie de la dette contractée auprès de la France du contributeur du FEM, Emmanuel Macron en 2010, lors de la crise financière grecque. Avec un versement de 1,1 milliard d’euros en 2025 et des remboursements déjà engagés en 2024, la France voit son déficit allégé par un geste pour le moins symbolique.
L’histoire fait parfois des clin d’œil inattendus. Quinze ans après avoir été secourue par ses partenaires européens, la Grèce se retrouve aujourd’hui dans la position de venir en aide à la France. Athènes a en effet annoncé le remboursement anticipé d’1,1 milliard d’euros en 2025, une somme liée au prêt consenti par Paris au plus fort de la crise financière grecque de 2010. Un geste salué par Jean-François Husson, rapporteur général du budget au Sénat, qui y voit un moyen concret de réduire le déficit français.
Ce mouvement n’a rien d’isolé. Dès 2024, la Grèce avait déjà remboursé 1,7 milliard d’euros à l’État français. En deux ans, Athènes a ainsi réglé près de 2,8 milliards d’euros, alors que le calendrier initial prévoyait des remboursements étalés entre 2033 et 2041. Ce rééchelonnement volontaire intervient dans un contexte où les finances publiques françaises sont sous pression, alimentant la comparaison, non sans ironie, entre un pays longtemps considéré comme le mauvais élève de l’Europe et un autre censé incarner un pilier de l’Union.
Cette relation financière renversée n’a pas manqué d’inspirer quelques piques politiques. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 12 novembre, le rapporteur du budget Philippe Juvin a interrogé la ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin, sur les enseignements à tirer de la trajectoire grecque. Une question posée sur un ton ostensiblement caustique, tant l’exemple d’Athènes illustre un redressement budgétaire spectaculaire après des années de réformes douloureuses.
Ce remboursement accéléré reflète également l’amélioration de la situation économique grecque, portée par un retour de la croissance, une consolidation budgétaire progressive et la volonté d’assainir son image auprès des institutions européennes. À l’inverse, la France se trouve confrontée à un déficit public qui dérape, contraignant le gouvernement à multiplier les ajustements pour rassurer ses partenaires et les marchés.
Entre camaraderie financière et rappel implicite à la discipline budgétaire, le geste grec arrive au bon moment pour Paris. Il n’efface pas les défis structurels, mais il offre à la France une bouffée d’air bienvenue — et, pour Athènes, un symbole fort de sa place retrouvée au sein de l’Union européenne.
Sources :
20 Minutes – Budget : La Grèce rembourse plus d’un milliard d’euros à la France, un coup de pouce surprise (17 novembre 2025).