Après les mises en garde de la Commission européenne sur le budget français, Jean-Luc Mélenchon dénonce une « humiliation » et un « chantage inacceptable » de Bruxelles. Le leader insoumis appelle la France à riposter en suspendant ses versements à l’Union européenne.
Nouvel accès de colère contre Bruxelles. Dans un message publié vendredi sur le réseau social Threads, Jean-Luc Mélenchon s’en est pris violemment à la Commission européenne, qu’il accuse de menacer la France d’un blocage de ses financements européens en cas de non-respect des objectifs budgétaires fixés par le Pacte de stabilité.
« La Commission européenne menace de bloquer tous les versements à la France si celle-ci n’applique pas ses consignes budgétaires », écrit le fondateur de La France insoumise, dénonçant un « chantage inacceptable ». Et d’ajouter : « Désormais tout le monde se croit en état d’humilier notre pays. L’UE est un tigre de papier. Il faut répliquer : bloquer les versements de la France à l’UE, ne plus payer les 9 milliards d’excédents de contribution que nous payons de plus que nous recevons. »
Cette réaction intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Paris et Bruxelles, après les avertissements du commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis, qui a souligné que la suspension de la réforme des retraites décidée par le gouvernement français aurait « des conséquences budgétaires importantes ». L’exécutif européen attend de la France qu’elle présente des mesures concrètes pour réduire son déficit, actuellement estimé à 5,4 % du PIB pour 2025, selon le ministère de l’Économie.
Vendredi matin, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, était à Paris, reçue à l’Élysée par Emmanuel Macron. Si aucun commentaire officiel n’a été formulé sur la situation budgétaire, cette visite intervient à un moment où le budget 2026, actuellement examiné par le Parlement, suscite de fortes inquiétudes européennes. Le Conseil d’analyse économique estime en effet que la France devra fournir un effort de 112 milliards d’euros sur six ans pour stabiliser sa dette autour de 124 % du PIB.
La crise s’est accentuée depuis la suspension de la réforme des retraites, initialement imposée par le 49.3 en 2023, puis gelée après la démission et le retour de Sébastien Lecornu à Matignon. Ce recul, justifié par le gouvernement au nom de la « stabilité institutionnelle », est perçu à Bruxelles comme un signal d’incohérence budgétaire.
Dans un ton volontiers souverainiste, Jean-Luc Mélenchon a comparé le rapport entre Paris et Bruxelles à une relation de domination : « La France n’est pas une colonie de l’Union européenne », a-t-il martelé. Le leader insoumis exhorte l’État à reprendre le contrôle de sa politique économique et à « contraindre l’Allemagne à payer sa juste part ».
Officiellement, la France fait déjà l’objet d’une procédure pour déficit excessif, qui pourrait à terme déboucher sur des sanctions financières ou une suspension partielle des fonds européens.
Sources :
Anadolu Agency – Mélenchon accuse Bruxelles de chantage financier contre la France – lien
Le Monde – Bruxelles met la France sous pression après la suspension de la réforme des retraites – lien
BFMTV – Budget 2026 : l’UE alerte Paris sur son déficit et Mélenchon dénonce un chantage – lien