Ce lundi 3 février, le Premier ministre François Bayrou a déclenché l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget 2025 sans passer par un vote des députés. Il a également annoncé, moins d’une heure plus tard, un second recours à cet outil constitutionnel pour le budget de la Sécurité sociale, marquant ainsi une journée sous haute tension à l’Assemblée nationale.
« Nous voici à l’heure de vérité, à la semaine de responsabilité. Aucun pays ne peut vivre sans budget, et la France moins que tout autre », a déclaré François Bayrou devant les députés.
Le Premier ministre justifie ce passage en force par la nécessité d’éviter un blocage institutionnel, affirmant que l’absence de budget nuirait à la stabilité économique du pays et à son image internationale.
Un budget qualifié d’« austéritaire » par l’opposition
Le budget 2025, qualifié par certains comme le plus restrictif depuis 25 ans, prévoit des coupes importantes dans plusieurs secteurs, notamment : l’Éducation, la Santé et L’Écologie.
Ce choix budgétaire, présenté par Bayrou comme« un pacte social unique au monde », a immédiatement suscité l’indignation de La France Insoumise (LFI), qui a dénoncé un budget d’austérité extrême.
« Contre le budget le plus austéritaire depuis 25 ans. Contre les coupes massives dans l’éducation, la santé et l’écologie. Une seule réponse : la censure », a réagi LFI sur X.
La France Insoumise riposte avec deux motions de censure
En réponse à cette manœuvre gouvernementale, LFI a annoncé le dépôt de deux motions de censure contre le gouvernement Bayrou. Si elles étaient adoptées par une majorité de députés, elles entraîneraient la chute du gouvernement.
Cependant, le sort de ces motions reste incertain, car le Parti socialiste a déjà annoncé qu’il ne voterait pas la censure, préférant éviter une crise politique qui mettrait en péril la stabilité budgétaire du pays. Cette décision pourrait fragiliser encore davantage le Nouveau Front Populaire, déjà marqué par des divisions internes.
Quelle issue pour cette crise budgétaire ?
Pour être adoptée, une motion de censure doit réunir 289 voix à l’Assemblée nationale. Toutefois, avec le PS qui refuse de s’y associer et l’hésitation du Rassemblement National, les chances de voir ces motions aboutir restent faibles.
Si elles échouent, François Bayrou restera en poste et son budget sera définitivement adopté, malgré l’opposition de plusieurs groupes parlementaires. Cette séquence pourrait toutefois renforcer les tensions politiques et accentuer la fracture entre les différentes forces de gauche.
Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web. Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.AccepterRefuserPolitique de confidentialité