L’ancienne chancelière allemande et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Angela Merkel, a présenté son autobiographie Liberté lors d’un événement exceptionnel au Deutsches Theater à Berlin. Devant un public conquis, elle a partagé anecdotes et réflexions sur sa carrière politique fulgurante et sa vie personnelle marquée par des moments historiques, notamment la chute du Mur de Berlin.
Le lancement de Liberté, un ouvrage de 688 pages coécrit avec Beate Baumann, ancienne cheffe de son bureau, a attiré l’élite politique, médiatique et littéraire allemande. Les billets pour l’événement, présenté par l’animatrice Anne Will, se sont écoulés en moins d’une minute. Angela Merkel est apparue vêtue d’un blazer blanc, sourire aux lèvres, pour présenter ce qu’elle décrit comme « une expérience nouvelle et enrichissante ».
Un voyage entre RDA et Allemagne unifiée
Angela Merkel revient dans son livre sur son parcours hors du commun, celui d’une scientifique est-allemande devenue chancelière fédérale. À 70 ans, elle affirme avoir saisi cette opportunité d’écriture pour réfléchir à sa vie et à sa carrière. Elle raconte son enfance heureuse en RDA, où son père, Horst Kasner, a déménagé avec sa famille, peu après sa naissance, de Hambourg pour la RDA, répondant à l’appel de l’évêque de Hambourg, Hans Otto Wölber, pour pallier le manque de pasteurs dans la région. Elle évoque ses débuts dans un laboratoire de physique à Berlin-Est, et son ascension rapide dans la politique allemande après la réunification.
« Tout est allé si vite », confie-t-elle. « Je n’ai pas étudié la politique, mais la physique. J’ai dû apprendre en avançant. » Elle évoque également les préjugés qu’elle a dû affronter en tant que femme de l’Est et les défis pour s’imposer dans un milieu politique dominé par les hommes.
Un leadership assumé et des décisions marquantes
Dans son autobiographie, Angela Merkel revient sur ses 16 années au pouvoir sans exprimer de regrets majeurs. Parmi ses décisions controversées, elle défend : l’accueil des réfugiés en 2015. « Quelle aurait été l’alternative ? Les repousser avec des canons à eau ? », questionne-t-elle. Elle justifie également le gazoduc Nord Stream 2, qu’elle considère justifié dans le contexte économique et énergétique de l’époque et le refus en 2008, aux côtés du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Nicolas Sarkozy, d’ouvrir la voie de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie.
Une retraite bien méritée
Depuis qu’elle a quitté la chancellerie en 2021, Angela Merkel s’est retirée dans sa maison de campagne, loin des projecteurs. Elle a également voyagé, notamment en Italie, et s’est consacrée à l’écriture de ses mémoires. Loin de l’agitation politique, elle se décrit désormais comme une citoyenne intéressée, mais non engagée.
Avec Liberté, Angela Merkel offre un témoignage précieux sur son parcours, ses choix, et son regard sur une époque marquée par des bouleversements majeurs. L’ouvrage, attendu dans 30 langues, promet de devenir une référence pour comprendre une des figures politiques les plus influentes de ces dernières décennies.
Source : Le Point
Liberté, d’Angela Merkel et Beate Baumann.Albin Michel. Parution le 2 décembre.