Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, s’est entretenu hier avec Vladimir Poutine. Il accepté l’invitation du président russe à se rendre dans son pays au début de l’année 2025 Cette rencontre s’inscrit dans une volonté mutuelle de renforcer les liens bilatéraux entre Dakar et Moscou. Retour sur les enjeux de cette future visite officielle.
Bassirou Diomaye Faye évoque sur X, « un entretien très riche et très cordial ». « Nous avons fait un tour d’horizon de la longue et traditionnelle coopération d’amitié entre nos deux pays. Nous sommes convenus d’œuvrer ensemble pour le renforcement du partenariat bilatéral, de la paix et de la stabilité au Sahel, y compris la préservation de l’espace CEDEAO, et de joindre nos efforts à ceux de la communauté internationale pour faire face aux défis mondiaux. »
Le rôle centrale de Diomaye Faye à la CEDEAO
Au mois de juillet, le président nigérian, Bola Tinubu, qui présidait la CEDEAO avait demandé au président Sénégalais, de faire revenir les « frères » du Mali, du Niger et du Burkina dans la CEDEAO.
Celle-ci n’a pas joué un rôle très clair lors des différents coups qui ont eu lieu dans les pays cités. Des thinks tanks américains bien souvent proches du FEM, comme le National Democratic Institute (NDI) ont mené une campagne de lobbying afin d’imposer un protocole additionnel contraignant à la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. En septembre 2022, un colloque à Dakar organisé par le NDI a réuni diplomates, universitaires et acteurs de la société civile pour établir des recommandations, y compris Mathias Hounkpè de l’Open Society Initiative for West Africa (OSIWA), financée par le contributeur de l’agenda 2030, George Soros.
Les axes de collaborations russo-sénégalais
Au cours de cet entretien téléphonique, les deux chefs d’État ont abordé plusieurs axes de coopération, notamment dans les domaines de l’énergie, des transports et de l’agriculture. Ces discussions préparent la venue prochaine du président Faye à Moscou, accompagné d’une délégation composée d’hommes politiques et d’acteurs économiques.
L’invitation de Vladimir Poutine intervient dans un contexte de tensions internationales et de transformation pour le Sénégal. Suite à la victoire du Pastef lors des dernières législatives, Bassirou Diomaye Faye bénéficie d’une large majorité parlementaire, lui permettant de conduire des réformes ambitieuses.
La France partenaire historique est sursis ?
La France reste un partenaire clé pour Dakar et le président sénégalais, qui a étudié à l’ENA du Sénégal et à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, ou enseigne le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Sylvain Landry Birane Faye. Faye a d’ailleurs rencontré le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, au mois de juin. Les deux hommes ayant convenu de renforcer leur collaboration, mais visiblement le président Sénégalais entend diversifier ses alliances internationales.
Le Sénégal et la Russie : Une convergence d’intérêts
Cette invitation souligne la volonté de Moscou de renforcer son influence en Afrique, un continent stratégique dans sa politique étrangère. Historiquement, l’Union soviétique entretenait des relations solides avec plusieurs nations africaines, et la Russie moderne cherche à revitaliser ces partenariats. Pour le Sénégal, cette collaboration représente une opportunité de diversifier ses investissements et d’accéder à des technologies et savoir-faire russes.
Les échanges bilatéraux pourraient notamment inclure des projets dans les secteurs suivants comme le développement des infrastructures et l’exploitation des ressources naturelles, le renforcement de la sécurité alimentaire à travers des transferts de technologies et la modernisation des réseaux ferroviaires et portuaires pour soutenir la croissance économique.
La visite de Bassirou Diomaye Faye en Russie début 2025 sera un moment clé pour l’avenir des relations entre Dakar et Moscou. Ce rapprochement s’inscrit dans une dynamique plus large, où l’Afrique et ses ressources naturelles sont plus que jamais au coeur de toutes les attentions, avec les besoins suscités par la transition énergétique. Il faudra également surveiller les manoeuvre qui auront lieu au sein de la CEDEAO et de l’Union africaine, deux organisations proches des Nations unies et du Forum économique mondial, la Commission de l’UA étant liée directement au FEM. L’influence russe dans une région qui était plutôt sous le joug de la France et des Etats-unis, pourrait créer un autre point chaud dans le monde. Cela avait d’ailleurs été le cas après le coup d’État au Niger,