L’Assemblée nationale a adopté ce mardi 17 juin 2025 le projet de loi de « simplification », au terme d’un vote serré. Un texte qui marque un tournant politique et écologique : il acte notamment la suppression des Zones à faibles émissions (ZFE) qui se voulait une mesure phare du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.
Portée initialement par Bruno Le Maire en 2024, la loi de simplification visait à alléger les démarches administratives des entreprises. Mais après la dissolution de l’Assemblée, le texte a été largement remanié. Le vote final, qui s’est tenu dans l’après-midi du 17 juin, a vu le texte adopté par 275 voix contre 252, avec le soutien de la droite, du Rassemblement national, du groupe Horizons et du MoDem. En face, la gauche et les députés proches d’Emmanuel Macron ont voté contre, sans parvenir à bloquer l’adoption.
La suppression des ZFE, symbole d’un recul écologique
Ce texte, présenté comme technique, est devenu hautement symbolique sur le plan politique. Il entérine notamment la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), instaurées pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants dans les zones urbaines sensibles à la pollution de l’air. Cette suppression constitue un revers environnemental majeur pour le président de la République, qui avait fait de la transition écologique l’un des piliers de son premier mandat.
Fronde macroniste et défaite politique
Le groupe présidentiel EPR, dirigé par Gabriel Attal, avait donné pour consigne de rejeter en bloc le texte, dans l’espoir de le renvoyer vers une nouvelle lecture conforme à la version du Sénat. Mais 22 députés macronistes ont choisi de briser la discipline de vote, rendant impossible le rejet espéré par l’exécutif. Une fronde interne qui reflète les tensions croissantes au sein de la majorité et l’érosion de l’autorité présidentielle à l’Assemblée.
Une majorité introuvable et un cap écologique contesté
Cette adoption montre une nouvelle fois la difficulté pour le gouvernement de trouver une majorité stable depuis les élections anticipées. Le vote sur ce texte révèle aussi une recomposition politique autour de questions écologiques, où la droite et le RN parviennent à imposer leur ligne. Pour les défenseurs de l’environnement, la suppression des ZFE incarne une inflexion préoccupante de la politique climatique française.