Le chancelier allemand et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Olaf Scholz, a surpris la communauté internationale en annonçant, vendredi 15 novembre, avoir eu un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, alors que les relations entre les deux pays étaient glaciales. Cette initiative, une première depuis deux ans, intervient à un moment délicat, alors que l’Allemagne se prépare à des élections anticipées en février 2025.
Lors de cet échange, Olaf Scholz a condamné fermement l’invasion russe de l’Ukraine et le recours à des troupes nord-coréennes par Moscou. Il a également exhorté Vladimir Poutine à retirer ses troupes et à engager des négociations sérieuses pour parvenir à une paix « juste et durable ».
Les enjeux politiques derrière l’initiative allemande
La décision d’Olaf Scholz semble avant tout motivée par des considérations de politique intérieure. À quelques mois des élections anticipées du 23 février 2025, le chancelier social-démocrate cherche à apparaître comme un « chancelier de la paix » dans un pays divisé sur le soutien à l’Ukraine.
En Allemagne, les partis « pro-paix », comme l’AfD (extrême droite), gagnent en popularité, tandis que son rival Friedrich Merz (CDU) prône une ligne plus dure, notamment par la livraison de missiles Taurus à Kiev. Scholz doit donc naviguer entre ces positions divergentes, tout en défendant la tradition pacifiste de son parti.
À moins que le chancelier ne tente de faire coup double sur l’échiquier international en réussissant là où la Chine, l’Arabie saoudite, la Turquie et bien d’autres encore ont échoué. Il pourrait aussi ouvrir la voix aux Etats-unis. Si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé le chancelier allemand d’ouvrir une « boîte de Pandore », soulignant que de telles discussions pourraient donner à Moscou une légitimité non méritée et renforcer son isolement relatif sur la scène internationale, il a depuis déclaré que la paix pourrait intervenir plus rapidement avec Trump.
Une réponse ambiguë de la Russie
De son côté, le Kremlin a salué cet appel, qu’il attribue à une initiative de Berlin, soulignant que les relations entre les deux pays s’étaient considérablement détériorées ses derniers mois avec le soutien important du pays à l’Ukraine. Moscou a rappelé avoir toujours été ouvert à la discussion, rappelant que tout accord de paix devra tenir compte des « nouvelles réalités territoriales », réaffirmant ses exigences sur les régions occupées en Ukraine.