Daniela Klette, une fugitive soupçonnée d’appartenir à la Fraction Armée Rouge (RAF), a été arrêtée à Berlin, le 27 février. Recherchée par la police depuis trois décennies, ce serait le journaliste canadien, Michael Colborne, chercheur chez Bellingcat, qui aurait réussi à l’identifier à l’aide de logiciels de reconnaissance faciale. Cela n’est pas sans poser de questions dans un contexte de préoccupations croissantes en Allemagne concernant la sécurité et le terrorisme, d’autant que le fondateur de Bellingcat, Eliot Higgins, a rejoint le Digital Forensic Research Lab de l’Atlantic Council, un think tank américain présidé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Frederick Kempe.
Désormais âgée de 65 ans, Mme Klette est un vestige de la RAF, aussi surnommée « la bande à Baader », un groupe terroriste d’extrême gauche actif jusqu’au début des années 1990. Selon la police, Mme Klette et deux de ses complices, Ernst-Volker Staub et Burkhard Garweg, qui sont toujours recherchés en lien avec des activités de la Fraction Armée Rouge, ont commis au moins 13 vols violents.
Depuis Klette avait toutefois refait sa vie dans le quartier historiquement de gauche de Kreuzberg. Le quartier a une histoire particulière avec la Fraction Armée Rouge, puisque c’est à Kreusberg, que le groupe a détenu Peter Lorenz, un politicien allemand de l’Union chrétienne-démocrate, en 1975. Entre temps, le quartier qui était connu pour abriter la communauté turque a connu une importante gentrification.
Là, Klette vivait une vie tranquille se faisant passé pour une italienne, répondant au doux nom de « Claudia ». Les voisins ont décrit aux journalistes locaux une présence amicale et calme, même si les forces de l’ordre ont trouvé des armes chez elle durant leur perquisition. Selon les témoignages, elle se promenait souvent dans le quartier avec un grand chien blanc et donnait des cours particuliers aux enfants du quartier, aidant son voisinage à écrire des lettres, comme l’a déclaré un de ses voisins à Bild. Sa présence était si publique qu’une association brésilienne a utilisé son image pour promouvoir un événement de capoeira auquel elle participait, c’est ce qui lui vaudra son interpellation.
Une arrestation permise par l’intervention du journaliste de Bellingcat, Michael Colborne, et la reconnaissance faciale
Ainsi, en dépit des efforts considérables des forces de l’ordre pour la localiser durant des décennies, y compris une récompense de 150 000 euros, Klette a mené une existence remarquablement ordinaire à Berlin. Mais la semaine dernière, la police allemande a annoncé avoir finalement capturé Mme Klette. Les autorités affirment que l’arrestation a été facilitée par un signalement citoyen. Des informations clés auraient été révélées par les spectateurs de l’émission de télévision « Aktenzeichen XY… ungelöst », une émission policière diffusée le 14 février 2024 par la chaine publique fédérale, ZDF. Cependant, il est à noter que la vidéo enregistrée de l’émission ne mentionnait pas explicitement Klette et ses associés.
L’arrestation de Klette aurait en fait eu lieu suite à l’intervention du journaliste canadien, Michael Colborne, qui a passé d’anciennes photographies au crible des logiciels de reconnaissance faciale, PimEyes et AWS Rekognition. Michael Colborne, travaille pour le média Bellingcat dont le fondateur, Eliot Higgins, a rejoint le Digital Forensic Research Lab de l’Atlantic Council, un think tank américain présidé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Frederick Kempe.
Il aurait agit à la demande de journalistes allemands, dont Khesrau Behroz, qui fait partie du programme Journalism Innovators de la Hamburg Media School, un établissement d’enseignement supérieur issu d’un partenariat public-privée, avec l’université d’Hambourg, qui comprend des contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, comme Silke Boenigk.
Peter Neumann, expert de la sécurité, critique une « surconformité » aux lois
Dans un article publié le 2 mars, le New York Times, le média américain affilié au Forum économique mondial, donne la parole à Peter Neumann, un professeur allemand d’études de sécurité au King’s College London, un établissement d’enseignement supérieur qui compte des contributeurs du FEM, comme Andy Sumner, Karl Lawrence, ou Rosie Campbell. Il a fondé en 2008, le Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR) et a été nommé rapporteur spécial pour la lutte contre l’extrémisme violent de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, dirigée par le contributeur du FEM, Lamberto Zannier.
Nos confrères le font rebondir sur le contexte allemand, marqué par les préoccupations sécuritaires des allemands, suite à la guerre Ukraine, les révélations entourant un officier allemand qui opérait comme agent double pour le Kremlin et la découverte d’« un réseau de théoriciens du complot liés à l’extrême droite », qui souhaitait « prendre d’assaut le Parlement allemand dans l’espoir de déclencher un coup d’État ».
Neumann souligne un problème majeur dans la capacité de l’Allemagne à poursuivre les extrémistes et les militants : l’application stricte des lois sur la protection des données, héritée d’une histoire de surveillance sous les régimes nazi et communiste de l’Est. Depuis plus de 70 ans, cette approche entrave selon lui, la capacité du pays à collecter des données légitimement, limitant ainsi l’efficacité de la police. Neumann critique la « surconformité » aux lois, qui empêche par exemple l’enregistrement de conversations cruciales pour lutter contre le crime organisé, et mentionne le retard de l’Allemagne dans la numérisation de son gouvernement. Il pointe également le manque de reconnaissance de l’importance des espaces virtuels où opèrent extrémistes de droite et djihadistes, que les autorités tendent à ignorer.