L’enquête visant Julien Bayou, ancien secrétaire général du parti écologiste EELV, pour harcèlement moral et abus de faiblesse sur son ex-compagne a été classée sans suite pour absence d’infraction, a annoncé son avocate ce jeudi 20 février 2025. Cette décision met un terme à une affaire qui a profondément marqué le parti écologiste et relancé le débat sur la gestion des accusations de violences psychologiques en politique.
Julien Bayou était visé depuis mars 2024 par une plainte déposée par Anaïs Leleux, ancienne militante écologiste et ex-compagne du député. Elle l’accusait de harcèlement moral et d’abus de faiblesse. Toutefois, le 30 janvier 2025, le parquet de Paris a conclu à une absence d’infraction, classant ainsi l’affaire.
L’avocate de Julien Bayou, Me Marie Dosé, a dénoncé un traitement injuste de son client :
« C’est la fin d’un long calvaire. Harcelé depuis plus de deux ans et accusé sans l’ombre d’une preuve par cette ex-compagne, Julien Bayou a été traité comme un “présumé coupable” par son ancien parti, lequel ne lui a jamais permis de se défendre. »
Anaïs Leleux envisage une nouvelle plainte
Malgré cette décision judiciaire, Anaïs Leleux a exprimé son désaccord. Elle estime que plusieurs témoignages n’ont pas été pris en compte et affirme souffrir d’un stress post-traumatique complexe. Elle envisage désormais de déposer une plainte avec constitution de partie civile, une procédure qui pourrait rouvrir l’affaire sous un autre angle.
Un parti écologiste fragilisé par l’affaire
Dans le sillage des accusations, EELV avait mandaté un cabinet spécialisé pour mener une enquête interne sur les faits reprochés. Sandrine Rousseau avait accusé en septembre 2023 Julien Bayou de «comportements de nature à briser la santé morale des femmes», après avoir «reçu longuement» Anaïs Leleux. En octobre 2024, le parti annonçait que cette enquête n’avait pas permis de prouver des infractions de la part de Julien Bayou. La députée Rousseau avait estimé que « les plaintes déposées » par l’ex-chef des écologistes contre « au moins une » de ses accusatrices aurait nui aux investigations au sein du parti.
Cependant, cette affaire a profondément ébranlé le parti écologiste. Julien Bayou avait choisi de quitter EELV et le groupe parlementaire, dénonçant un « acharnement déloyal et scandaleux ».
Un débat relancé sur la gestion des accusations en politique
L’affaire Julien Bayou s’inscrit dans un contexte plus large où plusieurs partis, notamment de gauche, cherchent à adopter une ligne exemplaire en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Toutefois, cette affaire interroge sur la gestion de telles accusations en interne et sur les effets dévastateurs qu’elles peuvent avoir sur les personnes mises en cause.
Avec la possibilité d’une nouvelle plainte, l’affaire Bayou pourrait revenir sur le devant de la scène judiciaire et politique dans les mois à venir.
Source : Le Monde.