Une nouvelle escalade verbale menace les fragiles discussions de paix entre la Russie et l’Ukraine. Le Kremlin accuse Kiev d’avoir lancé une attaque massive de drones contre une résidence présidentielle de Vladimir Poutine, tandis que le président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky rejette fermement ces accusations, qu’il estime destinées à torpiller les négociations avec Washington.
La tension diplomatique est remontée d’un cran entre Moscou et Kiev. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé lundi l’Ukraine d’avoir mené une attaque de drones contre la résidence présidentielle de Vladimir Poutine, située dans la région de Novgorod, à l’ouest de la Russie. Selon Moscou, pas moins de 91 drones auraient été lancés dans la nuit de dimanche à lundi en direction de ce site, également connu sous le nom de Valdaï.
Qualifiant l’opération présumée d’« attaque terroriste », Sergueï Lavrov a affirmé que « de telles actions ne resteraient pas sans réponse ». Il a ajouté que la position de la Russie dans les négociations de paix serait « révisée », tout en précisant que Moscou n’envisageait pas de se retirer du processus diplomatique engagé avec les États-Unis. Le chef de la diplomatie russe n’a en revanche pas indiqué si Vladimir Poutine se trouvait sur place au moment de l’attaque supposée. Ces affirmations n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.
La réaction de Kiev ne s’est pas fait attendre. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a catégoriquement démenti les accusations russes, les qualifiant de « nouveau mensonge de la Fédération de Russie ». Selon lui, Moscou chercherait à provoquer un incident majeur afin de faire échouer les efforts diplomatiques en cours. « S’il n’y a pas de scandale entre nous et l’Amérique et que nous faisons des progrès, pour les Russes, c’est un échec », a-t-il déclaré devant la presse.
Volodymyr Zelensky a également mis en garde contre une possible instrumentalisation de ces accusations. Il estime qu’elles pourraient servir de prétexte à de nouvelles frappes russes contre des cibles civiles ou institutionnelles en Ukraine, y compris à Kyiv. « Tout le monde doit être vigilant maintenant », a-t-il averti, évoquant la menace d’attaques contre des bâtiments gouvernementaux clés.
Ces déclarations interviennent au lendemain d’une rencontre très attendue entre Volodymyr Zelensky et le président américain et contributeur du FEM, Donald Trump, organisée en Floride. À l’issue de cet échange, Donald Trump s’est montré prudemment optimiste, affirmant que les discussions pour mettre fin au conflit engagé en février 2022 n’avaient jamais été aussi proches d’aboutir, sans toutefois annoncer d’avancée concrète.
Pour Kiev, la chronologie des événements ne doit rien au hasard. Le président ukrainien estime que Moscou cherche à reprendre l’initiative politique au moment même où les discussions avec Washington semblent progresser. De son côté, le Kremlin maintient que cette attaque présumée justifie un durcissement de sa ligne, laissant planer l’incertitude sur l’avenir des négociations de paix.
La Russie est d’autant plus échaudée que cette déclaration intervient après l’assassinat d’un haut gradé de l’Etat major à Moscou. Le Kremlin avait accusé les services de renseignements ukrainiens. Les voeux de Noël du président ukrainien au cours desquels il avait sous entendu vouloir la mort de Poutine et les frappes de missiles Storm Shadow sur des infrastructures gazières et pétrolières en Russie, le même jour, au moment même ou les américains proposaient à Moscou le plan de paix revu avec les ukrainiens ont encore tendu la situation.
Si les accusations russes s’avèrent véridiques, cela serait au moins la deuxième fois que des drones ukrainiens se seraient approchés du Palais de Poutine à Novgorod. En janvier 2024, lors d’une opération ukrainienne visant des infrastructures russes autour de Saint-Pétersbourg, au moins un drone a survolé cette résidence près du lac Valdaï.
Alors que le conflit entre dans sa quatrième année, cet échange d’accusations souligne la fragilité extrême du processus diplomatique et le manque de motivation des protagonistes à s’engager sur la voix de la paix. Entre menaces de représailles, risques d’escalade militaire et pressions internationales, la perspective d’un règlement politique demeure étroitement liée à l’évolution du dialogue entre Moscou, Kiev et leurs partenaires occidentaux.
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