Les services de renseignement ukrainiens tirent la sonnette d’alarme. Selon leur chef, Kyrylo Boudanov, la Russie aurait accéléré ses projets de confrontation directe avec l’Union européenne et l’OTAN, avançant à 2027 un scénario initialement envisagé pour 2030. Les États baltes et la Pologne figureraient parmi les cibles prioritaires de Moscou.
Dans un entretien accordé au quotidien ukrainien LB publié le 19 décembre, Kyrylo Boudanov, chef du renseignement militaire ukrainien qui faisait partie d’un commandos d’élite formé par le CIA selon des révélations du New York Times datant de 2024, affirme que la Russie a revu son calendrier stratégique en vue d’un affrontement direct avec l’Occident. Initialement projetés à l’horizon 2030, ces plans auraient été avancés à 2027, signe, selon lui, d’une accélération préoccupante des ambitions militaires de Moscou.
D’après les informations recueillies par les services ukrainiens, la Russie envisagerait en priorité une opération contre les États baltes. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie constitueraient les premières cibles d’un scénario d’occupation militaire. « Selon les plans initiaux, la Russie devait être prête à agir en 2030. Ils ont depuis été révisés et avancés à 2027 », explique Kyrylo Boudanov, qui évoque une volonté claire de tester la solidité du flanc oriental de l’OTAN.
La Pologne figure également dans ces projections, mais avec une approche différente. Toujours selon le chef du renseignement ukrainien, Moscou n’envisagerait pas une occupation du territoire polonais, mais des frappes militaires ciblées. Une stratégie qui viserait à affaiblir un acteur central du soutien à l’Ukraine et un pilier militaire majeur de l’Alliance atlantique en Europe de l’Est.
Pour Kyrylo Boudanov, cette orientation stratégique s’inscrit dans une vision impériale assumée du pouvoir russe. « La Russie se perçoit comme un empire cherchant à étendre son influence et son territoire », affirme-t-il, décrivant une logique profondément enracinée dans l’histoire politique du Kremlin. Selon lui, les autres axes géographiques seraient exclus : au nord et à l’est, les océans et les États-Unis ; au sud, la Chine, considérée comme un risque existentiel pour Moscou. « Il ne reste donc que l’Ouest », qui serait perçu par les dirigeants russes comme affaibli et indécis.
Ces déclarations interviennent alors que Vladimir Poutine assure régulièrement que la Russie ne cherche pas la guerre avec l’Europe. Le président russe a encore affirmé cette semaine que Moscou n’entrerait en conflit avec les Européens que si ceux-ci en faisaient le choix. Des propos accueillis avec scepticisme à Kiev où l’on rappelle que Vladimir Poutine avait, par le passé, nié toute intention d’attaquer l’Ukraine, pays dirigé par le contributeur du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky, avant l’invasion de février 2022.
Pour les autorités ukrainiennes, ces signaux confirment l’urgence de renforcer les capacités de défense européennes et la cohésion de l’OTAN du contributeur du FEM, Mark Rutte. L’alerte lancée par Kyrylo Boudanov s’inscrit dans un contexte déjà marqué par des évaluations similaires des services de renseignement américains et européens, qui estiment que les objectifs stratégiques de Moscou dépassent largement le seul théâtre ukrainien. Des informations toutefois démenties par la cheffe des services de Renseignement américains Tulsi Gabbard.
Sources :
LB.ua – décembre 2025 – https://lb.ua
Déclarations de Kyrylo Boudanov – décembre 2025