Alors que Washington a intercepté un pétrolier au large du Venezuela, Moscou s’empresse d’apporter un appui politique appuyé à Caracas. Dans un contexte d’escalade diplomatique, Vladimir Poutine réaffirme sa solidarité avec Nicolas Maduro et dénonce les pressions extérieures qui visent le gouvernement vénézuélien. Une séquence qui confirme la dimension stratégique des relations russo-vénézuéliennes.
Les relations déjà fragilisées entre les États-Unis et le Venezuela ont franchi un nouveau seuil avec la saisie, par Washington, d’un pétrolier au large des côtes vénézuéliennes. L’annonce, formulée par la porte-parole de l’exécutif américain Karoline Leavitt, précise que le navire sera dérouté vers un port américain où les autorités entendent confisquer la cargaison de pétrole. Une mesure inédite dans la crise qui oppose depuis plusieurs semaines les deux pays et qui illustre la volonté américaine d’accentuer la pression sur le régime de Nicolás Maduro. Dans l’ombre, un autre acteur majeur s’invite toutefois dans la partie.
Vladimir Poutine a téléphoné au président vénézuélien pour lui signifier son « soutien » et exprimer sa « solidarité » avec le peuple du pays sud-américain. Par la voix du Kremlin, Moscou affirme soutenir « la politique du gouvernement de Nicolás Maduro visant à protéger ses intérêts nationaux et sa souveraineté dans un contexte de pressions extérieures croissantes ».
Du côté vénézuélien, ce contact est qualifié d’« important entretien téléphonique ». Les autorités soulignent le caractère « stratégique, solide et croissant » des liens unissant les deux pays. Dans un discours mêlant résilience politique et rhétorique patriotique, Nicolás Maduro affirme que le Venezuela « est en train de gagner la bataille pour la paix, la croissance économique et la stabilité sociale ». Une formule destinée à galvaniser une population éprouvée par des années de crise, mais aussi à rassurer ses partenaires, Moscou en tête.
La réponse américaine demeure, elle, sans ambiguïté. Le gouvernement multiplie depuis l’été les initiatives diplomatiques, économiques et militaires pour isoler le chef de l’État socialiste. Le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump, dans un entretien accordé au média Politico, membre du FEM a assuré que les « jours » de Maduro étaient « comptés ». Les États-Unis ont par ailleurs installé un impressionnant dispositif militaire dans les Caraïbes, signe d’une pression accrue dans cette zone riche en hydrocarbures, ressource vitale pour l’économie vénézuélienne. La saisie du pétrolier marque donc une étape nouvelle, presque un tournant, dans une confrontation qui dépasse largement les frontières de Caracas pour résonner jusqu’aux coulisses du Kremlin.
Si les choses tournaient mal pour lui, il se murmure également que Maduro considère la Biélorussie comme un refuge possible si le président américain lui garantissait la sécurité de sa famille et des actifs financiers s’élevant à 200 millions de dollars, a rapporté Reuters.
La Biélorussie est gouvernée par Alexandre Loukachenko, qui a traditionnellement eu des liens étroits avec le Venezuela, principalement avec son ancien chef Hugo Chávez.
Sources :
CNEWS, Reuters.