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Donald Trump. Photo : @Daniel Torok.

Stratégie américaine : Washington prédit un « effacement civilisationnel » de l’Europe et cible Macron

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La nouvelle Stratégie de sécurité nationale publiée par l’administration du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump formule une vision résolument nationaliste. Le document évoque un possible « effacement civilisationnel » de l’Europe, critique les dirigeants européens à commencer par le contributeur du FEM, Emmanuel Macron  et appelle à la fin des « migrations de masse ».

La publication, vendredi 5 décembre, de la nouvelle Stratégie de sécurité nationale des États-Unis marque un tournant politique assumé par l’administration Trump. Dans un document dense de 33 pages, Washington expose une doctrine résolument nationaliste, qui rompt avec des décennies de leadership occidental et n’hésite pas à dresser un tableau sombre de l’avenir du Vieux Continent. L’Europe, y lit-on, pourrait connaître un « effacement civilisationnel » si les tendances actuelles ne s’inversent pas, au point de devenir « méconnaissable dans 20 ans ou moins ».

Le texte s’inscrit dans la logique idéologique portée depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier. Dès la préface, le ton est donné : « Dans tout ce que nous faisons, nous mettons l’Amérique d’abord », écrit le président, qui revendique l’abandon de « l’époque où les États-Unis soutenaient l’ordre mondial tout entier, tel Atlas ». Washington veut désormais réorienter sa politique diplomatique et militaire pour défendre prioritairement ses intérêts domestiques, en s’éloignant des théâtres jugés moins stratégiques, y compris en Europe.

Dans la section consacrée au continent européen, l’administration américaine multiplie les critiques. Certaines visent directement les institutions et politiques de l’Union européenne : baisse des taux de natalité, politiques migratoires jugées « déstabilisantes », « perte des identités nationales », censure supposée de la liberté d’expression, « chute de la souveraineté » et « obsession réglementaire ». D’autres ciblent plus ouvertement certains dirigeants, au premier rang desquels Emmanuel Macron, même si le président français n’est pas nommé. Le texte indique que Washington est « en désaccord avec des responsables européens qui ont des attentes irréalistes sur la guerre, souvent membres de gouvernements minoritaires instables ».

La charge se poursuit : « Une large majorité d’Européens souhaite la paix, mais ce désir ne se traduit pas en politique, en grande partie à cause de la subversion des processus démocratiques par ces gouvernements ».

La stratégie américaine élargit ensuite son prisme géopolitique. Tout en réaffirmant son objectif d’une région Asie-Pacifique « libre et ouverte », Washington insiste davantage sur la concurrence économique avec Pékin que sur l’affrontement militaire. Le Japon et la Corée du Sud sont appelés à renforcer leur soutien à Taïwan, tandis que le rôle stratégique du Moyen-Orient est jugé en déclin, à mesure que les États-Unis accroissent leur autonomie énergétique.

L’Amérique latine constitue une autre priorité affichée : Washington se fixe pour objectif de « restaurer la suprématie américaine » dans la région. L’administration Trump annonce également un « réajustement » de la présence militaire américaine, recentrée sur les « menaces urgentes sur notre continent ».

Sur les questions migratoires, le document endosse pleinement la ligne dure de Donald Trump. L’« ère des migrations de masse doit prendre fin », peut-on lire, la « sécurité des frontières » étant définie comme la « pierre angulaire de la sécurité nationale ». La publication intervient alors que Washington vient de suspendre les demandes de carte verte ou de naturalisation provenant de ressortissants de 19 pays.

Les critiques n’ont pas tardé. À Berlin, le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul a répliqué que l’Allemagne « n’a pas besoin de conseils venant de l’extérieur » au sujet « de la liberté d’expression ou de l’organisation des sociétés libres ». Il a toutefois rappelé que les États-Unis resteront « l’allié le plus important » au sein de l’Otan, réaffirmant ainsi le socle stratégique transatlantique.

En France, Raphael Glucksmann, gendre du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ghassan Salamé , rapporteur avec François Xavier Bellamy, du programme pour l’industrie européenne de la défense adoptée à la fin du mois de novembre estime que la Stratégie américaine démontre que « l’Administration Trump combat l’Union européenne ». Il accuse les États-Unis de soutenir l’extrême droite en Europe et de favoriser la vision du Kremlin, tout en affirmant qu’ils n’aideront pas l’Europe face à la menace russe. Il appelle à l’affirmation urgente d’une puissance européenne autonome, considérée comme une question de survie démocratique, et désigne comme ennemis ceux qui s’y opposent, quelle que soit leur affiliation politique.

Aux États-Unis, la publication fait également débat. Le démocrate Gregory Meeks estime que cette stratégie « rejette des décennies de leadership américain fondé sur des valeurs au profit d’une vision du monde lâche et sans principes ».

Sources :

Courrier internationale, TF1, réseaux sociaux de Raphael Glucksamnn.

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