En plein cycle de pourparlers destinés à mettre fin à la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie ne souhaitait pas un conflit avec l’Europe mais s’y tenait « prête » si celle-ci « le voulait ». À la veille d’une rencontre avec l’émissaire américain Steve Witkoff, le président russe accuse les Européens d’entraver les efforts diplomatiques menés par Washington.
À Moscou, Vladimir Poutine a choisi la démonstration de fermeté. Ce mardi 2 décembre, le président russe a affirmé devant la presse que son pays était « prêt dès maintenant » à une guerre contre l’Europe si celle-ci « le souhaite et commence ». Une formule lourde de sens, prononcée à un moment où la Russie et l’Ukraine sont encore engagées dans des discussions visant à dessiner les contours d’un traité de paix. Poutine a toutefois assuré ne pas vouloir d’escalade, tout en laissant ouverte la possibilité d’un affrontement militaire, posture habituelle d’un Kremlin habitué à jongler entre menace et diplomatie.
Le chef du Kremlin accuse les Européens d’être responsables de la dégradation du climat diplomatique. Selon lui, l’Union européenne chercherait à « empêcher » les efforts américains pour mettre fin au conflit en Ukraine et serait surtout « vexée » d’avoir été écartée des négociations. Il évoque une décision qu’il attribue aux Européens eux-mêmes, qui, selon lui, « n’ont pas de programme de paix » et se seraient alignés « du côté de la guerre ».
La déclaration intervient alors que Poutine sdevait s’entretenir ce mardi après-midi au Kremlin avec l’émissaire américain Steve Witkoff, accompagné de Jared Kushner, gendre de Donald Trump. Cette rencontre, prévue en fin d’après-midi, s’inscrit dans le cadre du plan de Washington dévoilé deux semaines plus tôt pour tenter de bâtir une voie de sortie du conflit. Les discussions se tiennent en parallèle de celles menées avec Kiev, signe de la complexité d’un processus diplomatique fragmenté, où chaque camp cherche à maximiser ses marges de manœuvre.
Le président russe a également adressé plusieurs avertissements militaires. Il a annoncé que la Russie élargirait « sa gamme de frappes contre les navires qui entrent dans les ports ukrainiens », en réponse aux attaques menées par Kiev contre deux pétroliers associés à Moscou dans les eaux territoriales turques. Il a menacé de prendre des « mesures de rétorsion » contre les navires de pays soutenant l’Ukraine, allant jusqu’à évoquer la possibilité de couper l’Ukraine « de la mer ».
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