Au cœur du Bachut-Transvaal situé dans le 8e arrondissement de Lyon, l’Îlot Kennedy entre dans une phase décisive de son vaste réaménagement. Équipements culturels, scolaires et sportifs, espaces publics repensés, bâtiment exemplaire sur le plan écologique : la Ville de Lyon façonne ici un nouveau lieu de vie mêlant sobriété carbone, convivialité et services de proximité. Un chantier d’ampleur qui préfigure la ville durable de demain.
Alors que la campagne des écologistes en plombée par les grands travaux menés à travers toute la Métropole de Lyon, le maire de la ville, Grégory Doucet, accompagnée de ses adjointes à la Culture et au sport, Audrey Henocque et Julie Nublat‑Faure, mais aussi du mairie du 8e, Olivier Berzane, s’est rendu sur le chantier de l’Ilot Kennedy, un projet structurant de l’arrondissement, mais aussi de la capitale des Gaules.
Sur 21 000 m² situé entre les rues Varichon, Paul-Santy, Sarrazin et La Concorde, la municipalité transforme un ensemble datant des années 1960 en un pôle moderne réunissant culture, sport, éducation et espaces publics végétalisés. Un chantier qui incarne les engagements de la Ville avec Lyon 2030. il a pour objectif la neutralité carbone, la sobriété énergétique, avec l’utilisation de matériaux biosourcés.
Un projet structurant
Olivier Berzane s’est félicité d’un équipement qui va « redorer l’image des quartiers populaires du 8e » évoquant la fierté de la population et les retours positifs qu’il a pu recueillir. « Il y a des travaux importants, mais le futur est anticipée », a-t-il déclaré.
D’emblée le maire de Lyon a souligné l’investissement important que la ville a consenti : pas moins de 75 millions d’investissements qui permettent de faire marcher l’économie locale et de « renforcer trois grands services publics : la Culture, le Sport, l’Education ».
Un projet qui renforce trois services publics
Dès 2026, le nouveau groupe scolaire JF Kennedy ouvrira ses portes. Cet établissement de 18 classes, conçu « pour relever les défis de notre époque », dixit Doucet, se distingue par son ossature bois-paille, sa cour végétalisée, ses panneaux photovoltaïques et son approche bioclimatique qui lui permet d’atteindre le niveau E4C2. Plus de 500 élèves bénéficieront d’espaces lumineux, généreux, intégrés dans une trame végétale destinée à réduire les îlots de chaleur. Des nichoirs, hôtels à insectes, plateformes en bois et un parcours pédagogique autour de l’eau complètent cette ambition éducative durable.
À quelques pas, les Ateliers de la danse dessinent un nouvel horizon culturel. Co-financé par l’État et imaginé par l’agence Dominique Coulon & Associés, le bâtiment, met en scène transparences, modularité et espaces artistiques ouverts aux amateurs comme aux professionnels. Avec une salle de diffusion de 450 places, deux studios polyvalents, des espaces de production et plus de 700 m² de toiture végétalisée, il deviendra un emblème de la création chorégraphique en lien avec la Maison de la Danse.
Autre pièce maîtresse : le complexe sportif, première piscine construite à Lyon depuis plus de soixante ans. Le projet, signé a+ Samuel Delmas, comprend deux bassins d’apprentissage, un gymnase, un jardin sportif arboré, un dojo et un pôle d’escalade culminant à 14 mètres. Un amphithéâtre extérieur multifonctions fera le lien entre les différents bâtiments, jouant tour à tour la plage de la piscine ou la scène des spectacles de danse. Comme le reste de l’îlot, la construction mise sur le biosourcé, la récupération, la sobriété énergétique et un raccordement au chauffage urbain.
Le pisé, star du chantier
Pas moins de 1500 blocs de pisé dont certains font jusqu’à 20 tonnes vont être utilisés sur le chantier, soit 4000 tonnes de terre issue des carrières de Saint-Pierre de Chandieu. Ce matériel possède de fortes vertus écologiques, puisqu’il utilise la terre locale, demande très peu d’énergie grise et offre une régulation naturelle de l’humidité et de la température. De plus il fait partie de l’identité architecturale de Lyon depuis le XIXe siècle, notamment dans les quartiers des pentes et de la Croix-Rousse où il a permis de bâtir rapidement et à moindre coût des immeubles robustes adaptés à la vie ouvrière des canuts. Grégory Doucet a d’ailleurs souligné l’importance de « reconstruire la ville en rendant hommage à cette grande histoire de l’architecture lyonnaise ».
Une place laissée à la nature
Le square Varichon, cœur du futur ensemble, bénéficiera lui aussi d’un profond réaménagement. Plus végétalisé, repensé pour la rencontre et l’usage quotidien, il servira de trait d’union entre les équipements, les cheminements doux et les rues calmes du quartier. L’ensemble forme une opération cohérente, guidée par quatre principes : reconstruire la ville sur elle-même pour éviter l’étalement, renforcer la présence du végétal, offrir des services publics modernes et rendre l’innovation accessible au plus grand nombre.
Ainsi, l’Îlot Kennedy n’est pas seulement un chantier : il devient une vitrine de la ville bas-carbone, un démonstrateur d’architecture bioclimatique et un nouveau centre de vie pour les habitantes et habitants du 8ᵉ arrondissement. Cette visite aura permis de se rendre compte que si la ville est actuellement saturée par les travaux, elle en ressortira transfigurée. « Nous avons hâte que cela se termine. Nous sommes content quand les chantiers commencent, mais alors qu’est-ce que nous sommes content quand cela se termine », a d’ailleurs conclu Doucet.