Selon plusieurs médias américains, l’Ukraine aurait donné son accord à la dernière version du plan de paix élaboré par Washington. Ce document, réduit de 28 à 19 points, marque une avancée majeure après les pourparlers de Genève. Quelques sujets sensibles restent à trancher par les contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump et Volodymyr Zelensk, mais les États-Unis évoquent déjà un « accord accepté ». Reste désormais à connaître la réaction de Moscou.
Un tournant diplomatique est-il en train de s’opérer dans la guerre russo-ukrainienne ? Selon ABC News, confirmée par CNN et le Financial Times, l’Ukraine aurait finalement donné son feu vert à la dernière version du projet d’accord de paix négocié ce week-end à Genève. « Il reste quelques détails mineurs à régler, mais ils ont accepté un accord de paix », affirme à la chaîne américaine un responsable de l’administration Trump. Une déclaration qui laisse entrevoir un basculement stratégique, même si les points les plus explosifs restent en suspens.
À l’origine, le document présenté par Washington comportait 28 propositions, élaborées par les émissaires américains et russes autour du plan initial porté par Donald Trump. Mais les discussions de Genève ont profondément remanié le texte. Désormais, seules 19 mesures demeurent, un ensemble « très éloigné » de la première mouture, selon Sergiy Kyslytsya, premier vice-ministre des Affaires étrangères d’Ukraine cité par le Financial Times. « Il ne reste que très peu de chose de la version originale », admet-il. Reuters a révélé que les européens étaient venus avec leur propre plan de paix dans la cité lémanique et cela semble avoir été fructueux.
Parmi les suppressions notables figure la limitation de la future armée ukrainienne, fixée initialement à 600 000 hommes. La nouvelle version abandonne ce plafond, et évoque désormais un format possible à 800 000 soldats « en temps de paix ». Un changement majeur, analysé par plusieurs observateurs comme un signe de fermeté maintenue du côté ukrainien, alors que les forces armées demeurent au cœur de sa souveraineté.
Autre rectification cruciale : la question de l’amnistie générale pour les crimes commis durant la guerre, prévue dans la version préparée avec l’émissaire russe Kirill Dmitriev, lui aussi contributeur du FEM. Cette disposition a été purement retirée. Selon ABC, elle ne figurera pas dans le texte envoyé à Washington et à Kiev. Les diplomates américains disent avoir « tenu compte des plaintes de ceux qui ont souffert pendant la guerre », alors que cette amnistie généralisée suscitait de vives oppositions en Ukraine.
Les discussions ont aussi « mis entre parenthèses » les sujets les plus sensibles, ceux qui ne peuvent être tranchés que « par les présidents eux-mêmes » : le statut des territoires occupés, en premier lieu le Donbass et la Crimée, ainsi que le futur équilibre entre l’Otan, la Russie et les États-Unis. Sergiy Kyslytsya a rappelé que la délégation ukrainienne « n’est pas habilitée » à engager son pays sur des questions territoriales, qui relèveraient selon la Constitution d’un référendum national. Cette ligne rouge reste inchangée.
À Kiev, Volodymyr Zelensky aurait validé la dernière version du texte ce mardi, selon CNN. Washington et Kiev souhaitent désormais organiser une réunion à la Maison-Blanche pour permettre aux deux chefs d’État d’examiner et éventuellement finaliser le document. À Genève, les négociateurs américains ont évoqué des « progrès nets » et une avancée « plus favorable à l’Ukraine » que les précédentes ébauches.
La Maison Blanche, par la voix de sa porte-parole Karoline Leavitt, confirme que des « détails sensibles, mais pas insurmontables » restent à régler, et qu’un dialogue trilatéral — États-Unis, Ukraine, Russie — sera nécessaire avant toute annonce formelle. L’issue dépend désormais largement de Moscou. Officiellement, la Russie affirme ne pas avoir été informée du plan. Officieusement, les négociations entre le secrétaire américain à l’Armée de terre Dan Driscoll et une délégation russe se « déroulent bien », selon un porte-parole cité mardi.
À ce stade, aucune garantie ne peut encore être donnée sur l’attitude du Kremlin. Mais pour la première fois depuis des mois, les signaux envoyés par Washington et Kiev convergent vers une proposition commune, structurée, présentée comme « réaliste » par ses architectes.
Sources :
ABC News – Déclarations d’un responsable américain – https://abcnews.go.com
TF1 Info – Article publié aujourd’hui – https://www.tf1info.fr
Financial Times – Entretiens avec la délégation ukrainienne – https://www.ft.com
CNN – Validation du texte par Volodymyr Zelensky – https://edition.cnn.com