Ce lundi 24 novembre 2025, l’ambassadeur de Russie en France, Alexey Meshkov, s’est rendu au cimetière de Saint-Pierre-d’Oléron, en Charente-Maritime, pour rendre hommage à quatre soldats soviétiques exécutés sur l’île en 1945. La délégation russe, arrivée sans accueil officiel a déposé des fleurs devant les stèles récemment restaurées grâce au financement de l’ambassade.
Les hommes inhumés ici, Antonenko, Krasnoperoff, Ershov et Kovalev, étaient des prisonniers de guerre soviétiques évadés qui avaient rejoint la Résistance française avant d’être capturés et fusillés par l’occupant nazi. Leur histoire est connue sur l’île, où leurs noms sont associés au souvenir de la libération et à l’engagement partagé entre résistants français et étrangers.
Mais la visite de l’ambassadeur ne s’est pas déroulée dans un climat apaisé. Une vingtaine d’habitants et de réfugiés ukrainiens vivant aujourd’hui à Oléron s’étaient rassemblés aux abords du cimetière, drapeaux ukrainiens sur les épaules, pour exprimer leur désaccord. Pour beaucoup d’entre eux, cette cérémonie officielle ne relevait pas du simple devoir de mémoire et s’inscrivait dans une stratégie politique visant à valoriser l’héritage soviétique au moment où la Russie mène une guerre en Ukraine. Les associations locales, dont « Oléron pour l’Ukraine », ont dénoncé une instrumentalisation des morts, rappelant que ces soldats venaient de différentes républiques soviétiques et ne sauraient être assimilés à la Russie contemporaine.
La municipalité de Saint-Pierre-d’Oléron, sollicitée par une invitation inhabituelle, a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas être associée à l’événement. Tout en autorisant la manifestation, elle a renforcé le périmètre de sécurité autour du cimetière pour éviter tout incident.
Source : Sud Ouest.