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Image : Capture d'écran France 5.

Menace de guerre en Europe : le général Mandon défend ses propos et appelle la France à « s’alerter et se préparer »

Critiqué pour avoir évoqué la nécessité « d’accepter de perdre ses enfants », le chef d’état-major des armées Fabien Mandon a réaffirmé l’urgence de préparer la France à un possible conflit de haute intensité. Soutenu par Emmanuel Macron, il insiste sur une réalité géopolitique qui, selon lui, n’est pas encore perçue par l’opinion.

Au cœur d’une tempête politique, le chef d’état-major des armées a choisi de clarifier sa position. Invité sur France 5 ce samedi 22 novembre, le général Fabien Mandon est revenu sur ses propos tenus mardi devant le congrès des maires de France, où il avait appelé le pays à « restaurer sa force d’âme », à accepter « de nous faire mal pour protéger ce que l’on est » et à se préparer à « perdre ses enfants ». Des déclarations jugées alarmistes par une partie de l’opposition, rapidement qualifiées de discours « va-t-en-guerre ».

Face aux critiques, le général assume. « Le rôle de cette intervention était d’alerter et de se préparer », affirme-t-il, rappelant que « le contexte se dégrade rapidement » et qu’il lui paraissait essentiel de partager ce constat avec les élus locaux. Pour lui, les réactions politiques montrent surtout que ces menaces sont encore « insuffisamment perçues » par une population qui peine à mesurer l’ampleur des risques.

Emmanuel Macron, en déplacement au sommet du G20 à Johannesburg, lui a apporté un soutien appuyé. « Le chef d’état-major des armées a toute ma confiance », a déclaré le président, regrettant que certaines phrases aient été « détournées » pour faire peur. Il a insisté sur la nécessité pour la France d’être « une nation forte, avec une armée forte », tout en appelant à un « sursaut collectif » face aux dangers géopolitiques.

Fabien Mandon s’appuie sur la Revue nationale stratégique 2025, qui indique sans détour que la France doit se préparer à un engagement majeur de haute intensité dans le voisinage de l’Europe entre 2027 et 2030, parallèlement à une multiplication des attaques hybrides. Moscou « peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent », avait déjà alerté le général en octobre.

Interrogé sur la formule « perdre ses enfants », Mandon a rappelé une réalité fondamentale : les armées françaises sont composées de femmes et d’hommes « extraordinaires » âgés de 18 à 30 ans, conscients des risques inhérents à leur engagement.

« Quand j’ai évoqué la question de nos enfants, les armées françaises qui sont une référence dans le monde sont composées de personnes de cet âge qui savent que leur engagement comporte des risques ».

Il assure toutefois avoir « une grande confiance » dans les capacités militaires françaises, qu’il juge prêtes à protéger le pays.

Le gouvernement tente, lui, de désamorcer tout malentendu. Vendredi, la porte-parole Maud Bregeon affirmait que « nos enfants n’iront pas combattre et mourir en Ukraine », rappelant que la France possède une armée professionnelle et qu’aucune mobilisation générale n’est envisagée. Mais le débat sur la préparation nationale, lui, est désormais ouvert. Mandon note que « de nombreux voisins en Europe réintroduisent un service national », alors que Paris s’apprête à annoncer un service militaire volontaire revisité.

Ce climat de crispation traduit l’inquiétude stratégique grandissante qui traverse l’Europe. Une inquiétude que Fabien Mandon résume en une injonction simple mais lourde de sens : « s’alerter et se préparer ».

Sources :

France 5, Brut

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