Le président américain multiplie les déclarations offensives contre les cartels mexicains, allant jusqu’à envisager des frappes sur le territoire voisin. Une menace qui ravive les inquiétudes diplomatiques et suscite une réponse ferme de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. Au cœur de cette escalade : la crise du fentanyl et la pression intérieure aux États-Unis.
La tension monte encore d’un cran entre Washington et Mexico. Le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Donald Trump, déjà déterminé à durcir sa croisade contre le narcotrafic, a affirmé ce lundi 17 novembre qu’il serait prêt à ordonner des frappes aériennes sur le sol mexicain pour cibler les cartels. Interrogé sur l’éventualité d’une intervention armée contre des embarcations ou installations suspectées d’acheminer de la drogue, il a répondu sans détour : « Ça ne me pose aucun problème. » Une phrase lourde de sens dans un contexte où l’administration américaine revendique déjà une vingtaine d’opérations menées ces dernières semaines contre des bateaux suspectés de trafic dans les Caraïbes et le Pacifique, qui auraient fait au moins 83 victimes.
Pour Donald Trump, le Mexique « n’en fait pas assez ». Le président accuse de longue date son voisin d’être incapable de freiner l’acheminement massif de fentanyl vers les États-Unis. Ce puissant opioïde, devenu l’un des fléaux sanitaires de l’Amérique contemporaine, est lié à près de 700 000 morts en vingt-cinq ans. Ce bilan dramatique nourrit une pression politique considérable : au sein de son électorat comme de son administration, Trump se doit d’afficher une fermeté sans faille.
Les propos du président américain ne sont pas passés inaperçus à Mexico. La présidente mexicaine et contributrice du FEM, Claudia Sheinbaum a opposé un refus catégorique, saluant la coopération bilatérale existante mais rappelant les limites infranchissables de la souveraineté nationale. « Cela n’arrivera pas », a-t-elle déclaré, évoquant une histoire marquée par la guerre de 1846-1848, durant laquelle les États-Unis ont conquis près de la moitié du territoire mexicain. Son message est sans ambiguïté : le Mexique n’acceptera aucune intervention extérieure, quelle qu’en soit la justification sécuritaire.
Ces déclarations, reçues comme une brusque escalade de la part de Washington, s’ajoutent à d’autres signaux préoccupants. Selon des informations relayées début novembre, l’administration américaine aurait déjà lancé la formation de troupes et d’agents du renseignement pour une éventuelle opération terrestre au Mexique. Si le déploiement n’est « pas imminent » et qu’aucune décision formelle n’a été prise, le simple fait qu’un tel scénario soit envisagé suffit à raviver les interrogations sur la stratégie américaine à la frontière sud.
Donald Trump avait déjà ouvert la voie dans ses précédentes prises de position : désignation de certains cartels comme « organisations terroristes », menace d’envoyer des militaires au Mexique, velléités de surtaxer massivement les importations mexicaines. L’idée d’une frappe ciblée, longtemps considérée comme marginale, s’est désormais invitée dans le discours officiel de la Maison Blanche.
Pour Mexico, cette rhétorique fait planer un risque de crise diplomatique majeure. Pour Washington, elle répond à une logique de politique intérieure où le combat contre les opioïdes et le narcotrafic reste un levier électoral puissant. Entre postures de puissance et inquiétudes frontalières, la région se retrouve, une fois encore, au cœur d’un duel politique où la stabilité bilatérale pourrait servir de dommage collatéral.
Sources :
La Dépêche – Donald Trump prêt à “bombarder le Mexique” ? Pourquoi le président américain évoque une intervention armée chez son voisin (18 novembre 2025).