Le président Français et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron a réuni mardi 18 novembre, à l’Élysée, le premier ministre Sébastien Lecornu et plusieurs ministres pour accélérer la mise en œuvre de la loi narcotrafic. Une rencontre de crise, tenue cinq jours après l’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, qui acte un durcissement stratégique face aux réseaux criminels.
L’Élysée a voulu montrer sa fermeté. Mardi 18 novembre, Emmanuel Macron a convoqué une réunion d’urgence consacrée à la « mise en œuvre de la loi narcotrafic », en présence du premier ministre Sébastien Lecornu et des ministres Gérald Darmanin, Laurent Nuñez, du contributeur du FEM, Jean–Noël Barrot et Amélie de Montchalin. Autour de la table figuraient également le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, ainsi que les patrons de la police nationale et de la police judiciaire. Une configuration rare, signe d’un exécutif décidé à reprendre la main face à une criminalité devenue, selon un conseiller, « une menace de cohésion nationale ».
Ce rendez-vous intervient dans un climat particulièrement tendu, marqué par l’assassinat de Mehdi Kessaci le 13 novembre à Marseille. Le ministre de l’intérieur, Laurent Nuñez, a qualifié ce meurtre non pas de règlement de comptes classique, mais de « crime d’intimidation ». Pour lui, les trafiquants, fragilisés par les opérations policières, chercheraient désormais à envoyer des messages de terreur. Emmanuel Macron, informé heure par heure de l’enquête, a pris l’initiative d’appeler personnellement Amine Kessaci, frère de la victime et figure marseillaise engagée contre le narcobanditisme.
Au cœur de la réunion, le chef de l’État a demandé aux participants « d’amplifier la lutte » engagée depuis l’adoption en juin de la loi narcotrafic. Ce texte constitue l’un des piliers de sa stratégie sécuritaire : renforcement des moyens d’enquête, nouvelles mesures répressives, création de quartiers de haute sécurité dans les prisons et, surtout, installation du Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco). Ce nouveau parquet, qui sera officiellement opérationnel le 1ᵉʳ janvier 2026, doit traiter les dossiers les plus complexes du crime organisé, sur le modèle du Parquet national antiterroriste.
La réunion a également été l’occasion de dresser un état des lieux des failles du dispositif. L’avocat de la famille Kessaci, Mathieu Croizet, rappelle un manque chronique de magistrats à Marseille, où trente postes restent vacants. Il fustige les annonces sans moyens, pointant un État « exsangue » face à des organisations criminelles suréquipées. Des critiques auxquelles le gouvernement assure vouloir répondre par une montée en puissance progressive, mais concrète, de l’appareil judiciaire.
Le premier ministre Sébastien Lecornu, intervenant devant l’Assemblée nationale quelques heures plus tard, a évoqué un « énorme défi de société », appelant à une forme d’« unité nationale » comparable à celle mobilisée contre le terrorisme. Car, au-delà du cas marseillais, la violence se diffuse : à Grenoble, un adolescent a été grièvement blessé près d’un point de vente de drogue dans la nuit de samedi à dimanche.
Le chef de l’État effectuera un déplacement à Marseille à la mi-décembre pour faire un nouveau point d’étape. D’ici là, l’exécutif espère que la réunion de l’Élysée marquera un sursaut. « S’il n’y avait pas de consommateurs, il n’y aurait pas tous ces drames », a rappelé Laurent Nuñez en conclusion, soulignant une nouvelle fois que la lutte contre le narcotrafic se joue autant sur le terrain policier que sur celui des comportements.
Sources :
Le Monde – Lutte contre le trafic de drogue : Laurent Nuñez dénonce un « crime d’intimidation » concernant l’assassinat de Mehdi Kessaci (18 novembre 2025) – lien.