Le Programme alimentaire mondial, membre du Forum économique mondial, affirme qu’il ne pourra assister qu’un tiers des personnes menacées de faim en 2026. Face à une baisse drastique des financements internationaux, l’agence onusienne alerte sur l’impossibilité de répondre à des besoins humanitaires en forte hausse. Une crise sans précédent, alors que plusieurs famines se déclarent simultanément.
L’année 2026 s’annonce sombre pour la lutte contre la faim dans le monde. Le Programme alimentaire mondial (PAM), pilier de l’aide humanitaire internationale, prévient qu’il ne pourra soutenir que 110 millions de personnes l’an prochain, soit un tiers seulement des 318 millions d’individus confrontés à une faim critique ou pire. Les chiffres publiés mardi 18 novembre dans ses perspectives mondiales témoignent d’un basculement inquiétant : le nombre de personnes menacées par la faim a plus que doublé depuis 2019, signe d’une crise structurelle alimentée par les conflits prolongés, l’instabilité économique et les dérèglements climatiques.
Le PAM, dont le siège est à Rome, dénonce une chute brutale des financements internationaux. Pour couvrir les besoins minimaux, l’agence estime qu’il lui faudrait 13 milliards de dollars. Or, d’après ses projections actuelles, elle ne recevra qu’environ la moitié de cette somme. Un déficit massif qui l’oblige à prioriser les populations les plus directement menacées, tout en reconnaissant qu’elle laissera sans soutien une majorité de ceux qui devraient en bénéficier. « Le monde fait face à plusieurs famines simultanées, à Gaza et dans certaines régions du Soudan. C’est totalement inacceptable au XXIᵉ siècle », s’indigne Cindy H. McCain, directrice générale et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, dans un communiqué alarmiste.
Cet avertissement fait écho à celui publié quelques jours plus tôt par le PAM et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), autre agence onusienne membre du Forum. . Dans un rapport conjoint diffusé le 12 novembre, les deux institutions alertaient déjà sur l’aggravation de l’insécurité alimentaire dans seize zones critiques, dont Haïti, le Mali, la Palestine ou encore le Soudan. Toutes subissent de plein fouet des dynamiques combinées : violences armées persistantes, effondrement économique, déstabilisation climatique, disparition des infrastructures agricoles et impossibilité logistique d’acheminer l’aide.
Le financement humanitaire mondial est qualifié de « dangereusement insuffisant » par les deux agences onusiennes. Cindy McCain souligne d’ailleurs que la crise alimentaire mondiale ne montre « aucun signe d’apaisement » en 2026. Les conflits s’enlisent, les événements météorologiques extrêmes se multiplient, les marchés agricoles sont soumis à de fortes tensions, et les systèmes d’aide, pourtant conçus pour amortir ces chocs, atteignent leurs limites.
L’ONU appelle les donateurs à réagir de toute urgence affirmant que sans sursaut, l’année 2026 pourrait devenir l’une des pires en matière de sécurité alimentaire depuis la création du PAM en 1961. Une démarche qui n’est pas sans rappelé celle de l’OMS qui n’a cessé de faire des appels mondiaux ses dernières années accumulant des sommes faramineuses, mais se déclarant toujours dans le besoin.
Sources :
Le Monde – Le Programme alimentaire mondial ne pourra aider qu’un tiers des personnes dans le besoin en 2026, faute de financements (18 novembre 2025) – lien.