La version numérique de la carte Vitale est désormais disponible sur l’ensemble du territoire français. Après deux ans d’expérimentations, l’Assurance-maladie déploie l’application sur iOS et Android, permettant à chaque assuré d’activer sa « e-carte Vitale » directement sur son smartphone. Une avancée technologique majeure qui s’accompagne de questions sur la sécurité et la fiabilité du dispositif.
La France franchit un cap dans la modernisation de ses services de santé. Depuis le mardi 18 novembre, l’application carte Vitale est accessible à tous les assurés, en métropole comme en outre-mer, marquant la fin d’une phase de tests amorcée en 2023. L’Assurance-maladie, qui a officialisé cette généralisation dans un entretien au Parisien, estime que ce déploiement répond à une forte attente des usagers. « Sept Français sur dix nous disent qu’ils sont prêts à la télécharger », a expliqué dans les colonnes du Monde, Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), passé par les cabinets du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Philippe Douste–Blazy, du young leaders de Fondation France-Amérique, Edouard Philippe ou de l’ancien franc-maçon, Xavier Bertrand (GODF). Il a ajouté que 1,8 million de personnes avaient déjà activé leur e-carte Vitale depuis début 2024.
Jusqu’ici, l’accès à la version dématérialisée nécessitait d’utiliser l’application France identité, liée à la nouvelle carte d’identité. Un second circuit, mis en place en juin dans la moitié des départements, permettait une activation via l’application carte Vitale elle-même. Ce dernier devient désormais la norme, offrant un parcours unifié pour tous les assurés, qu’ils disposent ou non d’un compte France identité. L’application, disponible sur iOS et Android, permet de stocker sa carte Vitale directement sur son téléphone.
L’activation du service repose sur une procédure de vérification stricte. En présence de l’application France identité, celle-ci suffit à authentifier l’utilisateur. Dans le cas contraire, le système demande la prise d’une vidéo d’une pièce d’identité et du visage de l’assuré. Cette étape de reconnaissance faciale est validée par un opérateur humain afin de prévenir toute usurpation. La présence du numéro de Sécurité sociale est nécessaire pour finaliser la démarche. Ce déploiement n’a cependant pas été exempt de difficultés : mardi matin, plusieurs utilisateurs ont signalé des bugs, notamment lors de la reconnaissance faciale, et des commentaires sur les plateformes de téléchargement évoquaient des problèmes d’installation.
Opérationnelle chez les médecins, pharmaciens et professionnels de santé, la carte Vitale dématérialisée s’utilise comme sa version physique. Elle permet d’attester de ses droits, de faciliter la facturation et de limiter les conséquences d’une carte oubliée. L’application offre également la possibilité de consulter les dernières dépenses de santé, renforçant la transparence du parcours de soins. À terme, elle intégrera les assurances complémentaires et donnera un accès direct à Mon Espace Santé, le dossier médical numérique.
L’usage repose sur un mécanisme simple : l’assuré déverrouille l’application via un code, une empreinte digitale ou la reconnaissance faciale, puis présente son smartphone au professionnel de santé. Celui-ci peut lire les données nécessaires via un QR code ou la technologie NFC, si son matériel est compatible.
L’Assurance-maladie insiste sur la sécurité du dispositif, indiquant que l’application ne contient aucune information médicale. Seules figurent les données administratives essentielles : identités des ayants droit, numéro de Sécurité sociale, organisme de rattachement et résumés de factures. Pour le gouvernement comme pour la CNAM, l’application s’inscrit dans une démarche plus large de lutte contre la fraude sociale, un enjeu récurrent dans le débat public.
Malgré cette avancée numérique, les assurés doivent conserver leur carte Vitale physique. Tous les professionnels ne disposent pas encore d’équipements compatibles, même si la transition progresse rapidement. Dans les zones pilotes, 80 % des pharmaciens utilisent déjà ce mode de facturation ; à l’échelle nationale, environ deux tiers. « Un médecin sur cinq a déjà réalisé au moins une feuille de soins électronique avec l’application carte Vitale », précise Thomas Fatôme, soulignant un accompagnement financier de 280 euros destiné à faciliter l’achat de matériel adapté.
Pour la CNAM, le mouvement est irréversible. « Ça va entrer petit à petit dans le quotidien des Français et des pharmaciens », assure son directeur général, qui rappelle que ce dispositif garantit des droits constamment à jour. La carte Vitale numérique s’impose désormais comme un pilier du virage digital de l’Assurance-maladie, sans pour autant faire disparaître l’indispensable carte physique.
Sources :
Le Monde – Ce qu’il faut savoir sur la carte Vitale dématérialisée sur smartphone, désormais disponible partout en France (18 novembre 2025) – lien.
