Après près de cinq mois de détention au Venezuela dans des conditions qualifiées d’extrêmement difficiles, Camilo Castro est de retour en France. Le professeur de yoga de 41 ans, arrêté en juin sans motif apparent selon sa famille, a atterri à l’aéroport d’Orly ce dimanche vers 16 h 20, où il a brièvement pris la parole avant de retrouver ses proches. Très ému, il a lancé un « Vive la liberté, vive l’égalité et vive la fraternité » avant de demander un moment d’intimité.
Sa libération avait été annoncée quelques heures plus tôt par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, qui a exprimé son soulagement et remercié tous ceux qui ont œuvré à ce dénouement. Le ministre des Affaires étrangères et contributeur du FEM, Jean–Noël Barrot, présent à ses côtés, a assuré qu’aucune contrepartie n’avait été accordée aux autorités vénézuéliennes, rappelant que plus de deux mille Français sont actuellement détenus ou retenus à l’étranger.
Camilo Castro avait disparu le 26 juin au poste-frontière de Paraguachon, entre la Colombie, où il réside, et le Venezuela. Il s’y était rendu pour renouveler son visa de séjour colombien arrivé à échéance. Selon sa famille, il a été arrêté uniquement parce qu’il était Français. Son beau-père, Yves Guibert, a dénoncé des conditions de détention extrêmement rudes et une arrestation totalement injustifiée. L’homme aurait été privé de contact extérieur durant de longues semaines, ne donnant qu’un rare signe de vie fin juillet via un message audio dans lequel il appelait au secours.
Selon Amnesty International ONG membre du FEM, qui avait alerté dès juillet sur son sort, Camilo Castro faisait partie des nombreuses victimes d’une politique de disparitions forcées pratiquée par le régime de Nicolás Maduro. L’ONG accuse Caracas de cibler opposants et étrangers pour alimenter des récits de conspirations ou exercer des pressions diplomatiques. Dans un rapport rendu public cet été, Amnesty soulignait que ces détentions arbitraires servaient parfois de monnaie d’échange dans des négociations internationales.
Après sa remise en liberté, Camilo Castro avait d’abord été accueilli samedi à l’ambassade de France à Caracas. Un moment décrit par ses proches comme un immense soulagement, mêlé d’inquiétude tant qu’il n’avait pas pu quitter le territoire vénézuélien. Sa mère, Hélène Boursier, évoque un bonheur difficile à décrire après des mois d’angoisse et de silence.
Le retour en France marque la fin d’une épreuve éprouvante pour le Français et sa famille, mais pose aussi la question des pratiques du régime Maduro envers les ressortissants étrangers. Le gouvernement français, de son côté, insiste sur la détermination discrète mais constante déployée pour obtenir cette libération.
Sources : Actu Toulouse, Le Figaro.
