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Sophia Chikirou. Photo : Compte Facebook de Sophia Chikirou.

Paris 2026 : Sophia Chikirou se lance dans la bataille municipale et promet un « Paris populaire »

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Investie par La France insoumise pour mener la liste aux municipales de mars 2026, la députée Sophia Chikirou officialise sa candidature avec la volonté déclarée de rompre avec l’ère Hidalgo et de séduire les électeurs des quartiers populaires. Figure clivante, mise en examen et isolée politiquement, elle part en campagne sans alliance avec le reste de la gauche.

La France insoumise a tranché : ce sera Sophia Chikirou. Vendredi 14 novembre, la députée de Paris a officiellement annoncé sa candidature pour conduire la liste LFI aux municipales de mars 2026. Unique prétendante à l’investiture, cette proche de Jean-Luc Mélenchon entend représenter un « Paris populaire », selon ses propres mots, et promet une rupture franche avec la majorité sortante menée par la socialiste et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Anne Hidalgo, à laquelle elle reproche d’avoir « abandonné » les classes modestes.

« Le mandat de député est passionnant, mais il y a une énorme frustration de ne pas pouvoir répondre directement aux demandes des gens », explique-t-elle à l’Agence France-Presse. À 46 ans, conseillère régionale et figure familière de la gauche insoumise, Sophia Chikirou revendique une notoriété qui, selon elle, constitue un avantage. Créditée à 12 % dans un sondage récent, elle peut espérer atteindre un second tour qui, en vertu de la réforme de la loi PLM, lui permettrait d’obtenir des élus au Conseil de Paris, une première pour LFI.

Mais son entrée en lice n’est pas sans heurts. Jugée « clivante » jusque dans son propre camp, elle traîne derrière elle des polémiques tenaces. Cet été, elle affirmait ne pas considérer la Chine comme une dictature. Elle publiait aussi un message comparant Fabien Roussel à Jacques Doriot, l’ancien communiste rallié à la collaboration dans les années 1940. S’y ajoute une mise en examen pour « escroquerie aggravée » dans l’affaire des comptes de campagne de 2017 de LFI, procédure qu’elle conteste tout en estimant qu’elle ne constitue « pas un problème politique ».

Sa candidature marque également la fin des illusions d’une union de la gauche parisienne. LFI partira seule, comme à Marseille ou Lyon. Chikirou rejette toute alliance avec les socialistes : « Emmanuel Grégoire a dit qu’il ne voulait pas d’accord avec nous ni au premier ni au second tour », rappelle-t-elle. La porte reste en revanche entrouverte aux écologistes de David Belliard. Mais la division persiste : PS et EELV négocient encore une liste commune, discutant du périmètre exact de l’union et de la place – ou de l’absence – de LFI.

Au centre de son programme, la députée place la question du logement. « Quand les familles parisiennes sont obligées de partir parce que se loger est trop cher, c’est que les politiques mises en place ne répondent pas à leurs besoins », affirme-t-elle. Elle promet aussi de renforcer massivement les dispositifs éducatifs municipaux, à rebours des déclarations de plusieurs adjoints actuels qui invoquent les limites des compétences locales. Elle se distingue également par un discours volontariste : « Je ne serai pas Anne Hidalgo, David Belliard ou Ian Brossat qui expliquent que la mairie ne peut rien faire. »

Sa candidature pourrait toutefois fragiliser les chances de la gauche de conserver la capitale. Les projections donnent Rachida Dati, candidate des Républicains, en tête dans un contexte de dispersion accentuée. Dès ce week-end, 5 000 militants « insoumis » sont attendus sur le terrain pour distribuer les premiers tracts, notamment dans les arrondissements où LFI a réalisé ses meilleurs scores lors des derniers scrutins.

Pour Sophia Chikirou, cette campagne est aussi un défi personnel. « On va redécouvrir Sophia Chikirou », insiste-t-elle, affirmant avoir laissé « des adversaires politiques et médiatiques salir [son] image ». Elle espère désormais convaincre les électeurs qu’elle est « l’opposé » de cette caricature. Mais à Paris, ville où chaque candidature repose autant sur des visions que sur des équilibres délicats, son pari reste risqué et lourd de conséquences pour toute la gauche parisienne.

Sources :

Le Monde – « Sophia Chikirou, députée “insoumise”, se lance dans la course à la mairie de Paris » – 14/11/2025 – [lien]

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