OpenAI entreprise à l’origine de ChatGPT membre du Forum économique mondial inaugure une nouvelle étape de son développement en lançant, le 13 novembre, un programme pilote permettant à jusqu’à vingt personnes d’interagir ensemble avec ChatGPT dans une même conversation. Disponible au Japon, en Nouvelle-Zélande, en Corée du Sud et à Taïwan, cette fonctionnalité entend transformer l’IA en espace collaboratif partagé. Une avancée stratégique pour un service déjà utilisé par 800 millions de personnes chaque semaine.
OpenAI accélère sa mue en plateforme sociale. L’entreprise a annoncé le lancement d’un projet pilote permettant à des groupes allant jusqu’à vingt utilisateurs de dialoguer simultanément avec ChatGPT, sur web comme sur mobile. Cette fonctionnalité expérimentale, accessible aux abonnés Free, Go, Plus et Pro, est pour l’instant déployée exclusivement au Japon, en Nouvelle-Zélande, en Corée du Sud et à Taïwan. Une sélection géographique qui cible des marchés technophiles et familiers des applications de messagerie collaborative.
Pour OpenAI, l’objectif est clair : faire de ChatGPT un espace partagé où amis, familles, équipes et communautés peuvent réfléchir, créer et décider ensemble. Kim Kyung-hoon, directeur national d’OpenAI Corée, a décrit ce lancement comme « la première étape vers un ChatGPT qui deviendrait un espace commun pour la collaboration et la communication ». Une ambition qui s’inscrit dans la volonté assumée d’empiéter sur le terrain des messageries dominantes, alors que l’entreprise revendique déjà 800 millions d’utilisateurs actifs hebdomadaires.
Sur le plan fonctionnel, l’approche est soignée. Les discussions de groupe peuvent être initiées en un geste, via l’icône dédiée déjà présente en fenêtre de conversation. Le système crée alors une discussion dupliquée reprenant le fil initial, sans altérer l’échange originel. Les participants rejoignent via un lien partagé et disposent de profils personnalisés comprenant nom, pseudo et photographie. L’interface isole les discussions collectives dans une section spécifique de la barre latérale, distinguant clairement les échanges personnels du reste.
Techniquement, la fonctionnalité repose sur GPT-5.1 Auto, un système qui sélectionne automatiquement la version du modèle la plus adaptée au niveau d’abonnement de chaque membre. Les limites de débit ne concernent que les réponses de ChatGPT, permettant aux participants de converser librement sans restrictions techniques. OpenAI précise avoir enseigné à son modèle de nouveaux comportements sociaux : ChatGPT apprend à intervenir uniquement lorsque le contexte l’exige, à suivre le fil collectif et peut être directement sollicité par simple mention.
Soucieux d’anticiper les enjeux de confidentialité inhérents aux espaces partagés, OpenAI souligne que les conversations de groupe ne puisent pas dans la mémoire personnelle de l’utilisateur et n’en créent aucune. Les paramètres de sécurité évoluent automatiquement lorsqu’un participant mineur est présent, restreignant les contenus sensibles pour tout le groupe. Les parents disposent en outre d’une option permettant de désactiver ces discussions. Une architecture réglementée qui cherche à conjuguer innovation et garanties de confiance, enjeu stratégique pour un outil désormais massivement utilisé.
Avec ce pilote, OpenAI s’immisce sur le terrain des messageries instantanées où d’autres IA tentent déjà de s’implanter, notamment via WhatsApp. L’entreprise reste toutefois prudente et indique vouloir recueillir les retours des utilisateurs avant toute extension mondiale. Une manière d’avancer par petites touches dans une évolution majeure : transformer l’interaction avec l’IA en expérience collective, et potentiellement remodeler la façon dont les groupes communiquent et prennent des décisions au quotidien.
Sources :
Biz Chosun – Lancement du pilote en Corée – [lien]
Engadget – Fonctionnement des discussions de groupe – [lien]
Indian Express – Analyse du déploiement et des marchés ciblés – [lien]
OpenAI – Annonce officielle du programme pilote – [lien]
