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Sarah Knafo. Photo : @UE

Sarah Knafo : « Le droit de propriété n’est pas moins important que le droit de vote »

Face à un budget français jugé « hors de contrôle », Sarah Knafo propose un contre budget avec 80 milliards d’euros d’économies pour relancer la compétitivité et redonner du pouvoir d’achat aux Français. Dans un entretien accordé à Atlantico, l’eurodéputée Reconquête! plaide pour une véritable révolution libérale et une réduction drastique des dépenses publiques.

Alors que le projet de loi de finances 2026 suscite une levée de boucliers, Sarah Knafo avance une proposition alternative aussi audacieuse que controversée : un contre-budget de 80 milliards d’euros d’économies. Pour celle qui fut la plume économique de la droite conservatrice, le diagnostic est sans appel : la France souffre d’un excès chronique de dépenses, non d’un manque de recettes.

« Il faut dépenser moins pour taxer moins, afin que les Français gagnent plus », résume-t-elle, accusant la classe politique d’avoir transformé le pays en « enfer fiscal ». Selon elle, le modèle français, fondé sur un niveau record de prélèvements obligatoires, étouffe la création de richesse et aggrave le décrochage du pouvoir d’achat.

Son plan chiffré, présenté comme « réaliste et immédiatement applicable », cible plusieurs postes emblématiques du budget de l’État. Parmi les mesures phares : la suppression des aides sociales non contributives aux étrangers, soit 15 à 20 milliards d’euros d’économies, la fin de l’aide publique au développement (15 milliards), la suppression des subventions aux énergies renouvelables (8 milliards), celle de la politique de la ville (8 milliards), la privatisation de l’audiovisuel public (4 milliards), ainsi que la suppression de 50 000 postes administratifs.

Sarah Knafo assure avoir privilégié des « mesures simples et consensuelles », susceptibles d’être appliquées dès cette année. Elle n’exclut toutefois pas d’aller plus loin en cas d’alternance politique en 2027 : « Nous le ferons à l’Élysée et à l’Assemblée », promet-elle, non sans une pointe de détermination électorale.

Une « avalanche fiscale » à l’Assemblée nationale

L’eurodéputée dénonce une « orgie d’impôts » votée par la majorité des partis représentés à l’Assemblée. Selon elle, plus de quinze nouvelles taxes ont été adoptées, souvent à la faveur d’alliances improbables : « LFI et RN pour taxer les grandes entreprises, LFI et les macronistes pour augmenter la CSG, RN et Modem pour inventer l’impôt sur la fortune improductive… » Un constat accablant qui, selon Knafo, révèle « un consensus tragique autour de la hausse des impôts ».

Elle y voit une dérive idéologique où la fiscalité devient un outil de punition plutôt qu’un levier de croissance. « Nous sommes déjà le peuple le plus taxé du monde. L’urgence est de desserrer l’étau », martèle-t-elle.

Le RN et la tentation socialiste

Interrogée sur les critiques de Gérald Darmanin visant le double discours économique du Rassemblement national, Sarah Knafo ne mâche pas ses mots : « Le libéralisme des discours n’existe pas. Seuls les actes comptent. » Elle accuse le RN d’entretenir une illusion de modération, tout en défendant à l’Assemblée des propositions d’augmentation d’impôts, notamment sur les grandes entreprises et les patrimoines financiers.

Elle s’en prend particulièrement à l’« impôt sur la fortune improductive », adopté à l’initiative du Modem et soutenu par Marine Le Pen. Une mesure qu’elle juge « catastrophique » et « destructrice de confiance ». Selon elle, taxer les actions, les assurances-vie, le bitcoin ou les œuvres d’art revient à pénaliser l’investissement et à encourager la fuite du capital : « Taxer le patrimoine, constitué de revenus déjà imposés, c’est le début du socialisme. Vous ne serez jamais vraiment propriétaire de ce que vous avez. »

Une révolution libérale assumée

Sarah Knafo se revendique d’une vision économique inspirée du libéralisme classique : la liberté d’entreprendre, la protection de la propriété privée et la réduction de l’interventionnisme d’État. Elle appelle à un « sursaut culturel » comparable à celui de la liberté politique en 1789.

« Le droit de propriété est aussi essentiel que le droit de vote », estime-t-elle, citant les exemples américains et suisses où la liberté économique est jalousement défendue. Elle plaide pour un État recentré sur ses missions régaliennes et un allègement massif des codes et réglementations : « Chaque nouvelle taxe, chaque norme supplémentaire, réduit un peu plus notre liberté. »

Dans sa vision, la France doit redevenir un pays où « l’on aime s’enrichir », où le travail et l’innovation sont récompensés, et où la prospérité découle de la création, non de la redistribution. « Laissez notre peuple créer », conclut-elle.

Sources :

Atlantico – Budget 2026 : le décryptage choc de Sarah Knafo – lien

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