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Paris : vives réactions après les incidents lors du concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie

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Des militants propalestiniens ont interrompu jeudi soir le concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël à la Philharmonie de Paris, lançant des fumigènes et des tracts. Quatre personnes ont été placées en garde à vue, tandis que la classe politique et le monde de la culture ont dénoncé ces actes.

Le concert devait être un moment d’art et de musique, il s’est transformé en scène de chaos. Jeudi 6 novembre, dans la grande salle Pierre-Boulez de la Philharmonie de Paris, le concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël, dirigé par Lahav Shani, a été perturbé à plusieurs reprises par des militants propalestiniens.

Alors que l’ensemble interprétait le Concerto pour piano n° 5 de Beethoven, une femme s’est levée, criant « Israël assassin », tout en lançant des tracts dénonçant la « sym- phonie de l’armée génocidaire ». Quelques minutes plus tard, un autre individu a allumé un fumigène dans les gradins, provoquant la panique parmi les spectateurs.

« Ça aurait pu être très dangereux », a témoigné une spectatrice citée par Le Monde. « Il y avait des flammes, des cris, une ouvreuse en pleurs. »

Le concert a été interrompu à plusieurs reprises, avant de reprendre et de s’achever dans le calme.

Quatre personnes interpellées

La préfecture de police de Paris a confirmé que quatre personnes – trois hommes et une femme – avaient été placées en garde à vue au commissariat du 19ᵉ arrondissement. Trois sont poursuivies pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations », et la quatrième pour « organisation d’une manifestation non déclarée ». L’une d’elles est fichée S pour ses liens avec la mouvance contestataire.

L’organisation Palestine Action France a revendiqué l’action sur Instagram, expliquant avoir voulu « empêcher la tenue de ce concert en période de génocide avéré ». À Londres, le mouvement Palestine Action a été classé comme organisation terroriste par le gouvernement britannique depuis juillet.

Une vague de condamnations politiques

Les réactions ont été immédiates. Le ministre de l’intérieur Laurent Nuñez a dénoncé des actes « inqualifiables » qui ont « mis en danger la vie des spectateurs ». La ministre de la culture Rachida Dati et Aurore Bergé, ministre déléguée à l’égalité entre les femmes et les hommes, ont publié un communiqué commun condamnant « toute forme de violence et d’antisémitisme ».

« Ce que l’Orchestre philharmonique d’Israël a subi est indigne de notre pays », a affirmé Mme Bergé.

De son côté, Marine Le Pen a appelé à une « réponse judiciaire exemplaire », tandis que Bruno Retailleau a dénoncé « des extrémistes [qui] veulent exclure les Juifs des salles de spectacle ».

Interrogé au salon du Made in France, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a refusé de condamner l’action, estimant qu’« on ne peut empêcher des gens d’exprimer une protestation contre un génocide ».

La Philharmonie porte plainte

La Philharmonie de Paris a annoncé avoir déposé plainte et assuré qu’un dispositif de sécurité renforcé avait été mis en place, en coordination avec la préfecture : contrôles par magnétomètre, vérification des sacs, et présence de CRS en uniforme et en civil. Une enquête interne devra déterminer comment des fumigènes ont pu être introduits dans la salle.

En fin de concert, le chef Lahav Shani a dirigé l’hymne israélien, « Hatikvah », en guise de bis – une décision prise à l’initiative de l’orchestre, sans que la Philharmonie en ait été informée, a précisé l’établissement.

« Cette situation réinterroge la manière dont les institutions doivent assumer leurs choix artistiques », a réagi Laurent Bayle, ancien directeur de la Philharmonie, face à la montée des tensions politiques dans le monde culturel.

Le 16 janvier 2026, la Philharmonie doit accueillir le Jerusalem Quartet. Un appel au boycott circule déjà sur les réseaux sociaux.

Source :

  • Le Monde, article du 8 novembre 2025, par Christophe Ayad, Nathalie Brafman et Aureliano Tonet.

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