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Sahara occidental : l’ONU valide le plan marocain et ouvre la voie à des négociations historiques

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Par onze voix sur quinze, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution soutenant le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Une avancée diplomatique majeure pour Rabat, fruit de quinze années d’efforts, qui redéfinit l’équilibre géopolitique du Maghreb et place Alger face à un nouveau rapport de force.

C’est un tournant diplomatique d’ampleur au sein des Nations unies. Vendredi 31 octobre, à New York, le Conseil de sécurité a adopté, par onze voix sur quinze, une résolution proposée par les États-Unis consacrant le plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007 comme base unique de négociation sur le Sahara occidental. Sous une apparente discrétion protocolaire, ce vote marque une reconnaissance implicite de la souveraineté marocaine sur ce territoire disputé depuis près d’un demi-siècle.

Région désertique vaste comme l’Italie, le Sahara occidental demeure l’un des derniers contentieux de décolonisation non résolus au monde. Héritée de l’époque espagnole, cette terre est revendiquée à la fois par Rabat et par le Front Polisario, mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie, qui réclame la création d’une République arabe sahraouie démocratique. Depuis la « Marche verte » de 1975, menée par le roi Hassan II et ses 350 000 volontaires, le Maroc considère le Sahara comme une composante intégrale de son territoire.

Une victoire stratégique pour Rabat

Pour Mohammed VI, cette résolution incarne l’aboutissement d’une stratégie de long terme, combinant diplomatie active et développement économique sur le terrain. Dès 2017, le souverain affirmait que « le Sahara restera marocain jusqu’à la fin des temps ». Deux ans après la reconnaissance américaine, il avait précisé que ce dossier constituait désormais « le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international ».

Le message est resté inchangé : « avec nous ou sans nous ». En 2021, la décision de l’Espagne d’accueillir le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, avait provoqué une riposte immédiate de Rabat, laissant passer des milliers de migrants vers l’enclave de Ceuta. Le Premier ministre Pedro Sánchez avait ensuite fait volte-face, reconnaissant officiellement la légitimité du plan marocain, sans même consulter son Parlement. Depuis, une dizaine de pays européens — dont l’Allemagne, le Portugal, les Pays-Bas, et plus récemment la France à l’été 2024 — ont emboîté le pas, suscitant la colère d’Alger.

Un territoire en pleine mutation

Dans le sud marocain, le royaume a lancé des projets titanesques pour ancrer le Sahara dans sa stratégie africaine. Le port de Dakhla Atlantique, appelé à rivaliser avec Tanger Med, deviendra un hub logistique vers l’Afrique de l’Ouest. Autour, un aéroport, une zone industrielle et une ligne ferroviaire sont en construction. L’énergie verte, grâce à des parcs éoliens et des usines de dessalement, devrait permettre d’alimenter des millions de foyers, jusqu’au Royaume-Uni.

Les ressources halieutiques et agricoles de la région font déjà du Sahara un levier économique. Des serres s’étendent sur des dizaines de kilomètres, produisant fruits et légumes pour les marchés européens. Le territoire, longtemps perçu comme périphérique, se transforme en vitrine du développement durable à la marocaine.

Vers un processus de paix encadré par l’ONU

Le vote de la 10 028e séance du Conseil de sécurité, présidée par un représentant de la Russie, ouvre désormais une nouvelle phase de négociations entre le Maroc, le Front Polisario et l’Algérie. Si le chemin vers un éventuel référendum reste long et semé d’embûches, la diplomatie marocaine a remporté une bataille décisive.

Pour Rabat, le défi est désormais économique : le développement du Sahara occidental nécessitera près de cent milliards de dollars d’investissements. Le royaume finance aujourd’hui 70 % des projets, contre 30 % d’investissements étrangers, mais espère inverser cette tendance. Comme le rappelait Hassan II : « Tôt ou tard, notre titre de propriété du Sahara occidental devra être déposé à la conservation foncière des Nations unies. » Ce 31 octobre 2025, un pas majeur vient d’être franchi vers cette vision.

Sources :

Le Point Afrique – « L’ONU adoube la marocanité du Sahara occidental », 1er novembre 2025 – lepoint.frAttachment.tiff

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