En déplacement à N’Djamena, Anne Hidalgo a salué le rôle du Tchad dans la Seconde Guerre mondiale, affirmant que le pays avait « permis de libérer l’Europe entière ». Une déclaration qui se voulait diplomatique, mais qui a déclenché une vive polémique en France comme à l’étranger.
Les mots d’Anne Hidalgo, prononcés lors de sa visite officielle au Tchad du 25 au 27 octobre, ont eu un écho bien au-delà des frontières de N’Djamena. La maire de Paris, en déplacement pour renforcer la coopération franco-tchadienne sur les questions d’urbanisme, de climat et de mémoire, a déposé une gerbe de fleurs au Monument aux morts Leclerc, en hommage aux soldats tchadiens ayant combattu aux côtés des Forces françaises libres.
Mais c’est une phrase, lâchée devant les caméras locales, qui a déclenché la polémique : « Le Tchad a été, à l’origine, cette terre de résistance ayant permis de libérer l’Europe tout entière. » En évoquant le rôle du pays africain dans la Seconde Guerre mondiale, Hidalgo a souhaité rappeler le lien historique entre le général Leclerc, Félix Éboué — gouverneur du Tchad et figure majeure de la Résistance — et l’engagement précoce du territoire tchadien aux côtés de la France libre dès août 1940.
Une précision historique qui, mal formulée ou sortie de son contexte, a toutefois suscité une avalanche de réactions sur les réseaux sociaux. Certains internautes ont dénoncé une « réécriture de l’histoire » ou une « maladresse diplomatique », estimant que si le Tchad avait effectivement joué un rôle important dans la campagne d’Afrique, il ne saurait être présenté comme le moteur de la libération du continent européen. « C’est du Tchad qu’est venu l’élan de la France libre, mais dire qu’il a libéré l’Europe entière, c’est absurde », a notamment écrit un commentateur cité par le JDD.
D’autres voix, plus mesurées, ont vu dans cette phrase un hommage symbolique destiné à reconnaître la contribution, longtemps sous-estimée, des troupes africaines dans les combats de la Seconde Guerre mondiale. Car l’histoire retient effectivement que de nombreux soldats tchadiens, soudanais ou sénégalais ont participé aux campagnes de Leclerc en Libye, puis à la libération de Paris en 1944.
Sources :
Valeurs Actuelles, JDD. 
 
								 
															 
		 
							 
							