Le groupe américain s’apprête à mener la plus vaste vague de licenciements de son histoire. En cause : une politique de réduction des coûts liée à ses investissements massifs dans l’intelligence artificielle. Les postes supprimés concernent principalement les employés de bureau.
Jamais Amazon n’avait connu une telle hémorragie sociale. Selon une information révélée par Reuters, le géant américain du commerce en ligne s’apprête à supprimer environ 30 000 emplois, soit près de 10 % de ses effectifs de cols blancs. Un chiffre sans précédent dans l’histoire de l’entreprise, confirmant les profondes mutations à l’œuvre dans le secteur de la tech.
Le New York Post parle d’un véritable “bain de sang”, tandis que CNBC souligne l’ampleur inédite de la décision. Si Amazon n’a pas encore commenté officiellement, plusieurs médias américains affirment que les annonces devraient être rendues publiques dans les prochains jours.
Le Wall Street Journal explique que ces suppressions de postes s’inscrivent dans “un effort de rationalisation” après des années d’expansion accélérée. Pendant la pandémie, Amazon avait doublé son réseau d’entrepôts et multiplié les embauches pour faire face à l’explosion des commandes en ligne.
L’intelligence artificielle, un investissement stratégique mais coûteux
Aujourd’hui, le groupe dirigé par Andy Jassy cherche à réduire ses dépenses tout en investissant des dizaines de milliards de dollars dans l’intelligence artificielle. Le patron d’Amazon avait déjà prévenu en juin que la montée en puissance de l’IA entraînerait “une transformation profonde de certains métiers”.
“Nous aurons besoin de moins de gens pour certaines fonctions et de plus de talents dans d’autres domaines”, avait-il écrit dans un mémo adressé aux salariés. Le message se confirme désormais : les algorithmes et la robotisation redessinent le modèle de production et de gestion d’Amazon.
Selon le New York Times, ces plans d’automatisation pourraient éviter à l’entreprise d’embaucher jusqu’à 600 000 personnes dans ses entrepôts au cours de la prochaine décennie. Le groupe se projette donc dans une croissance sans emploi, une tendance de plus en plus visible dans les grands groupes américains.
Une crise sociale dans toute la tech
Amazon n’est pas un cas isolé. L’ensemble du secteur technologique traverse une période de restructuration brutale. En 2025, Intel a supprimé 22 000 emplois, Microsoft 15 000 et Meta vient de licencier 600 salariés dans son département dédié à l’IA.
Selon CNBC, Salesforce a également mis à la porte 4 000 employés, invoquant la montée en puissance de l’intelligence artificielle pour justifier la réduction de ses effectifs dans le service clientèle.
Le Seattle Times note que, dans la seule ville de Seattle, plus de 4 000 salariés de la tech ont perdu leur emploi cette année, dont 3 100 chez Microsoft. Une tendance qui confirme la fragilité du modèle d’emploi dans un secteur autrefois réputé pour sa croissance sans limites.
Amazon parie sur l’automatisation… tout en recrutant pour Noël
Malgré cette vague de licenciements, Amazon prévoit d’embaucher 250 000 travailleurs saisonniers pour faire face au pic d’activité des fêtes de fin d’année. Une stratégie paradoxale mais révélatrice de la transition en cours : l’entreprise mise sur la flexibilité et la technologie pour maintenir son rythme, tout en réduisant les coûts structurels.
Le New York Times observe que le géant de Seattle illustre à lui seul la nouvelle logique économique de la Silicon Valley : produire plus, avec moins d’humains. Pour les syndicats américains, ces licenciements massifs posent une question cruciale : celle du coût social de la révolution de l’intelligence artificielle.
Source : Courrier international.
 
								 
															 
		 
							 
							