Quatre minutes de silence radio ont suffi à mobiliser l’Armée de l’air et de l’espace, vendredi 3 octobre 2025. Un Rafale de la permanence opérationnelle a décollé en urgence après la perte de contact avec un Pilatus PC-12 reliant Le Bourget à La Môle. L’intervention a permis de rétablir la liaison et d’escorter l’appareil vers une fréquence sécurisée.

Le scénario est classique et implacable : perte de contact, déclenchement de l’alerte, décollage immédiat. Vendredi 3 octobre 2025, alors qu’un Pilatus PC-12 de neuf places parti du Bourget vers La Môle survolait le secteur clermontois, le Centre en route de la navigation aérienne de Bordeaux a constaté un « silence inquiétant ». Quatre minutes sans la moindre réponse du cockpit, une éternité en l’air : la chaîne d’alerte a été activée et le Centre de détection et de contrôle de Lyon-Mont Verdun a ordonné la mise en l’air d’un Rafale de la permanence opérationnelle, chargé d’identifier et d’assister l’aéronef civil. 

Le chasseur a rejoint le monomoteur entre le Ventoux et le Luberon, s’est placé en observation et a établi une communication visuelle et radio d’assistance. Quelques échanges plus tard, le pilote de chasse transmettait une fréquence de secours ; la liaison a été rétablie et l’appareil civil a pu reprendre un contact normal pour la descente vers le secteur de Marseille. L’armée de l’air a présenté l’épisode comme une « mission d’assistance en vol », une illustration de la vigilance permanente assurée sur l’espace aérien national. 

Selon la presse régionale, l’interception du 3 octobre a été déclenchée après la traversée du secteur clermontois par le PC-12 ; un Rafale en alerte a alors décollé pour intercepter et accompagner l’avion muet jusqu’au rétablissement des communications. Le récit, qui mentionne le type d’appareil, la route Le Bourget-La Môle et la fenêtre temporelle de l’incident, confirme la brièveté du « com-loss » et l’issue sans incident.

Cet épisode rappelle la mécanique très huilée de la posture permanente de sûreté (PPS) : dès qu’un aéronef devient muet, dévie de sa route ou suscite un doute, les centres civils alertent le CDAOA, qui peut ordonner un « scramble » d’un avion de chasse pour lever l’ambiguïté, assister l’équipage, voire, en dernier ressort, protéger la population. Dans le Sud-Est, cette mission s’appuie notamment sur le maillage opérationnel du CDC de Lyon-Mont Verdun et sur des escadres basées dans la région, dont la base 115 d’Orange, rouverte au Rafale en 2024. 

En l’espèce, l’enquête interne évoque une simple mauvaise réception côté cockpit civil, suffisamment longue toutefois pour déclencher la procédure. La séquence se solde par un « plus de peur que de mal » qui, au-delà de l’anecdote, documente la réactivité de la chaîne de défense aérienne et la coordination constante entre contrôleurs civils et militaires.

Sources :
Charente Libre – 5 octobre 2025 – « Panique dans le ciel : un Rafale décolle en urgence pour intercepter un avion muet dans le ciel français » – CharenteLibre.fr
Armée de l’air et de l’espace (CDAOA) – 3 octobre 2025 – « Assistance en vol : silence radio, décollage sur alerte » (publication X) – X (formerly Twitter)
Armée de l’air et de l’espace – 3 octobre 2025 – « Assistance en vol » (publication Facebook) – Facebook+1
Ministère des Armées – 19 juillet 2024 – « Les Rafale sont arrivés à Orange » –