You are currently viewing Colis piégés contre Bompard : silence complice ou “mauvaise blague” officielle ?
Photo : Compte Facebook de Manuel Bompard.

Colis piégés contre Bompard : silence complice ou “mauvaise blague” officielle ?

Un colis explosif ayant visé Manuel Bompard suscite déjà la polémique : les autorités qualifient l’affaire de simple « mauvaise blague », tandis que des voix dénoncent un double standard médiatique. Plusieurs envois similaires ont également été adressés à une journaliste et à une humoriste.

Le samedi 4 octobre 2025, un colis piégé explose à l’arrière d’une camionnette de facteur à Roche-Chalais (Dordogne), sans faire de blessé, tandis que deux autres colis comparables sont découverts à Saint-Aulaye dans un bureau de poste voisin. Ces envois visaient trois destinataires : le coordinateur de la France Insoumise Manuel Bompard, la journaliste Estelle Denis, et l’humoriste Élodie Poux. L’enquête, confiée à la section de recherches de Bordeaux, confirme que les expéditions proviennent d’une même localité d’origine — La Roche-Chalais — sous un nom fictif.

Manuel Bompard, sollicité par les médias, a témoigné : « Il arrive fréquemment que nous recevions des mails d’insultes, mais je n’avais jamais reçu de menace plus grave. » L’un des colis, doté d’un petit détonateur et d’une charge explosive qualifiée de « sans danger majeur », n’a provoqué que l’ouverture partielle de la boîte dans le véhicule du facteur. 

Pourtant, dès les premières informations, les réactions divergent fortement quant à la qualification de l’affaire. Tandis que plusieurs médias relaient l’alerte (RTL, Le Parisien), l’usage d’un ton modéré domine : on souligne l’absence de blessé, on insiste sur la complexité de la qualification juridique, on répète que l’enquête est en cours. Des voix comme celle du média alternatif Contre Attaque estiment que cet attentat potentiel est minimisé : l’article accuse le champ médiatique de traiter différemment des attaques selon l’orientation politique de la cible, soulignant que si un élu macroniste ou RN avait été visé, l’affaire aurait occupé « des semaines » la Une, tandis que dans ce cas, elle reçoit seulement quelques lignes locales.

Les autorités, de leur côté, semblent pour l’instant pencher vers une qualification moins lourde. Certaines déclarations officielles évoquent une « mauvaise blague » et affirment « on n’est pas sur un attentat » — formule atténuante qui provoque l’indignation chez les opposants politiques et certains observateurs. Ce choix de langage pose question : comment évaluer la distinction entre menace réelle, atteinte symbolique et “ simple ” provocation ?

Si l’on regarde le contexte politique et médiatique français, l’hypothèse d’un double standard de traitement n’est pas nouvelle. Des tags contre des permanences macronistes ont été erçus médiatiquement comme des agressions graves, comparée avec des actions militantes qualifiées “ d’ultra-violence ”, tandis que l’attaque de la maison secondaire de Jean-Luc Mélenchon en décembre 2024, qui n’avait guère fait réagir les classes politiques et médiatiques a été largement relayée par LFI comme un acte violent à caractère politique. 

Laisser un commentaire