La présidente du tribunal correctionnel de Paris, qui a condamné le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nicolas Sarkozy, a reçu une menace de mort accompagnée de ses coordonnées personnelles sur les réseaux sociaux. Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes et confié l’affaire au pôle national de lutte contre la haine en ligne, suscitant l’indignation du monde judiciaire.
La justice française se retrouve une nouvelle fois sous tension. La présidente du tribunal correctionnel de Paris, qui a récemment condamné l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, a été la cible d’une menace de mort diffusée sur les réseaux sociaux. Un message d’autant plus alarmant qu’il divulguait son adresse personnelle et une photo, exposant gravement la magistrate.
Le parquet de Paris a immédiatement réagi, annonçant l’ouverture de deux enquêtes. Celles-ci ont été confiées au Pôle national de lutte contre la haine en ligne, structure spécialisée dans la traque et la répression des discours violents sur internet. Le rappel de la loi est clair : divulguer des informations personnelles concernant une personne dépositaire de l’autorité publique constitue un délit passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.
L’Union syndicale des magistrats a dénoncé la gravité de ces intimidations. Son président, Ludovic Frias, a pointé une dérive inquiétante : « Désigner le juge comme un ennemi, c’est mettre une cible dans le dos des magistrats », a-t-il affirmé au micro de RFI, rappelant que la justice ne juge pas les idées mais des faits. Depuis la nouvelle de la condamnation de Nicolas Sarkozy, les témoignages se multiplient sur les chaines de télévision, de personnalités apportant leur soutien au nom d’une « liberté d’expression », soudainement présentée comme Valere cardinale afin de pouvoir critiquer une décision de justice. Dans cette affaire, il s’agit de soupçons de corruption impliquant Nicolas Sarkozy, accusé de liens troubles avec l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
L’organisation syndicale redoute une banalisation de ces attaques. Pour Ludovic Frias, la contestation judiciaire doit se faire par les voies de droit et non par des campagnes de dénigrement visant à discréditer les magistrats. « On voit bien qu’il y a une autre stratégie : s’attaquer aux juges pour détourner l’attention du fond du dossier », insiste-t-il.
Face à la gravité de la situation, le premier président de la cour d’appel de Paris, Jacques Boulard, a publié un communiqué appelant « solennellement » au respect de l’institution judiciaire et à la défense de son indépendance. Il a également rappelé que la liberté d’expression, si précieuse en démocratie, s’arrête là où commence la mise en danger des personnes.
Le ministre démissionnaire de la Justice, Gérald Darmanin, a lui aussi réagi avec fermeté. Il a condamné « sans aucune réserve » ces intimidations, qualifiant les menaces de mort visant des magistrats d’« absolument insupportables en démocratie ». Pour lui, contester une décision de justice ne saurait jamais passer par « la violence des attaques personnelles ».
Par ailleurs, Jean-Michel Darrois, avocat de Nicolas Sarkozy, a été interrogé par Apolline de Malherbe sur BFMTV, chaine qui appartient à CMA CGM , l’armateur membre du Forum économique mondial, sur le fait que la présidente du tribunal ayant condamné l’ancien chef de l’État avait participé à une manifestation contre lui en 2011. S’il affirme ne pas vouloir croire que cela ait influencé son jugement, il estime que certains pourraient le penser.
Sources :
RFI – « France: la présidente du tribunal ayant condamné Nicolas Sarkozy menacée de mort » – lien