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Vue d'artiste. Image : @Rama/Wikipedia

Nouvelle crise dans le programme SCAF : l’Allemagne menace de tourner le dos à la France

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Le programme du Système de Combat Aérien du Futur (SCAF), lancé en 2017 pour développer un nouvel avion de combat européen à l’horizon 2040, traverse une nouvelle zone de turbulences. Conçu comme un projet phare du couple franco-allemand, il associe la France, l’Allemagne et l’Espagne. Mais selon les révélations de Politico, Berlin envisagerait désormais d’avancer sans Paris, en se rapprochant de nouveaux partenaires comme la Suède ou le Royaume-Uni.

Le SCAF, qui doit remplacer le Rafale et constituer le pilier de la défense aérienne européenne, est aujourd’hui au point mort. Le désaccord principal oppose Dassault Aviation, chef de file côté français, et Airbus Defence & Space, représentant l’Allemagne. Dassault refuse de partager certains savoir-faire jugés stratégiques, hérités du programme Rafale, tandis que Berlin considère qu’en finançant le projet sans obtenir ces transferts de technologie, l’Allemagne se retrouverait dépendante d’un matériel qu’elle ne maîtriserait pas pleinement. Ces visions divergentes bloquent la phase de construction d’un démonstrateur, pourtant essentielle à la poursuite du projet.

Face à cette impasse, l’Allemagne explore d’autres pistes. Le Royaume-Uni, déjà engagé dans le programme concurrent Tempest (ou GCAP) aux côtés de l’Italie et du Japon, pourrait représenter une option, même si ce projet est lui aussi fragilisé, la NISTA britannique l’ayant récemment jugé « impossible à réaliser » dans l’état actuel. La Suède, qui a quitté le GCAP en 2023, apparaît également comme un partenaire potentiel grâce à son constructeur Saab. L’Espagne, déjà impliquée dans le SCAF, resterait quant à elle une alliée possible de Berlin dans ce scénario alternatif.

La crise rappelle les années 1980, lorsque la France s’était retirée du projet Eurofighter, mené avec l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni, pour développer seule le Rafale. À l’époque, cette décision avait marqué une fracture durable dans la coopération aéronautique européenne.

Une réunion de haut niveau doit se tenir en octobre pour tenter de sauver le SCAF. Les trois pays partenaires doivent parvenir à un accord définitif d’ici la fin de l’année s’ils veulent lancer enfin la construction d’un démonstrateur. Sans compromis, l’avenir du projet, estimé à plus de 100 milliards d’euros, pourrait s’écrire sans la France.

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