George Abaraonye, président élu de l’Oxford Union, organisation gérée par des étudiants, indépendante de l’université mais composée presque exclusivement d’étudiants, est au cœur d’une vive controverse après avoir semblé se réjouir de la mort de l’activiste conservateur américain Charlie Kirk. L’étudiant a présenté ses excuses, tandis que la société de débats a condamné ses propos mais aussi les menaces racistes dont il est victime.
L’élection de George Abaraonye à la présidence de l’Oxford Union, prestigieuse société de débats de l’Université d’Oxford, a rapidement pris un tournant polémique. Selon plusieurs médias britanniques, l’étudiant aurait posté sur les réseaux sociaux, à la suite de l’assassinat de l’activiste américain Charlie Kirk, un message ironique : « Charlie Kirk got shot loool ».
Le Telegraph affirme également que M. Abaraonye aurait tenu des propos similaires dans une discussion WhatsApp avec des camarades. Ces messages ont provoqué un tollé, certains y voyant une célébration explicite de la mort d’une figure politique controversée mais influente, proche de Donald Trump.
Dans ce contexte, une vidéo a également suscité la polémique sur les rése&aux sociaux. Lors d’un débat filmé, on le voit déclarer que certaines institutions et mouvances politiques, en particulier la droite, étaient « trop brisées, trop agressives, trop oppressives » pour être réformées.
« La droite est un cancer de notre société. Elle doit être détruite par tous les moyens nécessaires », affirme l’étudiant.
Ces propos, prononcés au sein de la plus célèbre société de débats universitaires au monde, choquent par leur radicalité. Fondée en 1823, l’Oxford Union a bâti sa réputation sur la confrontation d’idées, en accueillant aussi bien des chefs d’État tels que Winston Churchill, Ronald Reagan, Margaret Thatcher, de la culture comme Stephen Hawking, Shakira ou Morgan Freeman ou encore des personnalités controversées tels que Marine Le Pen ou O.J. Simpson. Mais jamais un président de l’Union n’avait été accusé d’appeler aussi explicitement à la violence politique.
Si quelques sympathisants progressistes y voient une critique virulente des dérives de l’extrême droite, de nombreux observateurs dénoncent une dérive inquiétante. Les accusations d’« apologie de la violence » fusent, certains rappelant que l’université devrait rester un lieu de dialogue, et non de radicalisation.
La polémique prend d’autant plus d’ampleur que le Royaume-Uni connaît déjà de fortes tensions autour de l’immigration, des mouvements populistes et de la liberté d’expression. L’affaire Abaraonye illustre ainsi le climat explosif d’une société britannique fracturée, où les mots des élites étudiantes résonnent bien au-delà des murs d’Oxford.
Face à la polémique, l’intéressé a reconnu une réaction « impulsive », précisant au Times qu’il avait rapidement supprimé ses propos. « Personne ne mérite d’être victime de violence politique. J’ai pu être en désaccord profond avec Charlie Kirk, mais en mort chacun mérite du respect », a-t-il déclaré, présentant ses condoléances à la famille du défunt.
L’Oxford Union a réagi par un communiqué ferme : « Nous condamnons sans équivoque les mots et les sentiments rapportés. Ces propos ne reflètent pas les valeurs de notre institution. » La société a cependant ajouté qu’elle n’avait pas le pouvoir d’écarter un président élu, tout en promettant d’examiner les plaintes « avec le plus grand sérieux ».
Parallèlement, l’institution s’est dite « profondément préoccupée » par les menaces et insultes racistes adressées à George Abaraonye depuis la révélation de cette affaire. « Aucune personne ne devrait être attaquée pour la couleur de sa peau ou son origine », a insisté l’Union, rappelant que la liberté d’expression ne peut se transformer en incitation à la haine.
L’Université d’Oxford, de son côté, a rappelé l’indépendance de l’Union tout en condamnant « des propos inacceptables et contraires aux valeurs de notre communauté ».