You are currently viewing Assemblée nationale : Les députés n’accordent pas leur confiance à François Bayrou
François Bayrou. Photo : DR

Assemblée nationale : Les députés n’accordent pas leur confiance à François Bayrou

ors de son discours de politique générale, le Premier ministre a appelé aujourd’hui les députés à prendre leurs responsabilités face à ce qu’il considère comme un « pronostic vital engagé » pour la France. « Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais pas d’effacer le réel », a-t-il lancé aux députés. Un message qui n’a pas convaincu car son gouvernement a été renversé.

Ce lundi 8 septembre, François Bayrou s’est avancé à la tribune de l’Assemblée nationale pour prononcer son discours de politique générale, engageant par la même occasion la responsabilité de son gouvernement. Une démarche qu’il a qualifiée d’« épreuve de vérité », assumant le risque d’un vote défavorable : « Certains pensaient que c’était déraisonnable. Or le plus grand risque était de ne pas en prendre. »

Devant les parlementaires, le Premier ministre a dressé un tableau alarmant de la situation budgétaire du pays. Selon lui, la maîtrise des dépenses publiques constitue une « question vitale » dont dépend l’avenir du pays : « Le pronostic vital de la France est engagé », a-t-il lancé. Bayrou a dénoncé une « addiction » à vivre à crédit, soulignant que les dépenses courantes de l’État, des retraites aux remboursements de santé, sont financées à dette. « Cette accumulation a un prix : le service de la dette, qui chaque année ponctionne nos finances. Sinon, c’est la banqueroute », a-t-il averti.

Pour appuyer son propos, le maire de Pau a insisté sur la fracture générationnelle induite par le surendettement : « Depuis des décennies, nous avons rompu le contrat de confiance entre générations. Les jeunes sont les premières victimes du surendettement. Ils se sentent une génération sacrifiée, sans avenir commun. »

Rejetant l’idée d’une taxe Zucman sur les grandes fortunes, Bayrou a expliqué qu’une telle mesure risquerait de provoquer la fuite des investisseurs. Toutefois, il a reconnu la nécessité d’une contribution particulière des hauts revenus et des patrimoines les plus élevés à l’effort national : « Un pays comme le nôtre a besoin d’investisseurs, mais il faudra trouver un équilibre. »

S’adressant directement aux députés, le chef du gouvernement a mis chacun face à ses responsabilités : « Vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel. Le réel demeurera inexorable, la dette continuera de peser. »

En conclusion, François Bayrou a rappelé que le soutien minimal des élus était indispensable pour poursuivre son action : « Sans un soutien minimal de la part des Français, représentés ici par leurs députés, l’action exigeante et courageuse qu’il implique n’a aucune chance de pouvoir s’imposer. »

Après un discours de 45 minutes, le Premier ministre n’a pas réussi à convaincre. L’Assemblée nationale a refusé d’accorder sa confiance au gouvernement de François Bayrou (364 voix contre, 194 pour). Les groupes d’opposition avaient annoncé leur rejet à l’avance.

Il devient ainsi le premier chef de gouvernement de la Ve République renversé par un vote de confiance. Bayrou devrait remettre sa démission à Emmanuel Macron demain matin. Le président, déjà contraint de nommer un troisième Premier ministre en un an, devrait annoncer rapidement son successeur. Les noms d’Olivier Faure et de Gérald Darmanin ont circulé.

Sources :
TF1 Info – Discours de politique générale de François Bayrou – 08.09.2025 – lien

Laisser un commentaire