Kinshasa a révélé que le Qatar s’engage à investir 21 milliards de dollars en République démocratique du Congo. Ces fonds colossaux doivent financer des projets d’infrastructures, d’énergie et de mines, dans un pays au cœur des enjeux stratégiques de la transition énergétique mondiale.
La République démocratique du Congo (RDC) s’apprête à accueillir l’un des plus importants engagements financiers étrangers de son histoire. Le 3 septembre, les autorités de Kinshasa ont annoncé que le Qatar investirait 21 milliards de dollars dans divers secteurs clés du pays, de l’énergie aux infrastructures, en passant par l’exploitation minière.
Cet accord, qui s’inscrit dans la stratégie de diversification des investissements qatariens au-delà des hydrocarbures, vise à renforcer la coopération économique entre Doha et Kinshasa. Riche en minerais stratégiques tels que le cuivre, le cobalt et le lithium, la RDC occupe une place centrale dans les chaînes d’approvisionnement mondiales liées aux batteries électriques et aux énergies renouvelables. À ce titre, elle attire une compétition accrue entre investisseurs occidentaux, chinois et désormais moyen-orientaux.
Selon le gouvernement congolais, une partie des fonds sera consacrée au développement des infrastructures de transport et d’énergie, deux secteurs vitaux dans un pays où le déficit d’équipements freine la croissance. Le Qatar ambitionne également de prendre part à l’exploitation des vastes ressources minières congolaises, tout en contribuant à des projets de modernisation de l’appareil productif local.
Pour Kinshasa, l’annonce a valeur de signal fort. Elle intervient alors que le pays cherche à consolider son attractivité face à la concurrence régionale et à sécuriser des financements pour ses projets de développement. Mais elle soulève aussi des interrogations sur les conditions de cet engagement : quelle part des retombées profitera réellement à l’économie congolaise ? Comment seront encadrées les pratiques d’exploitation pour éviter la répétition des dérives passées ?
À Doha, cet investissement massif s’inscrit dans une stratégie d’expansion en Afrique, déjà amorcée dans d’autres pays du continent, avec pour objectif de consolider une influence politique et économique sur le long terme. L’enjeu est aussi énergétique : le Qatar, géant mondial du gaz, cherche à se positionner sur le marché des métaux indispensables à la transition écologique, afin de garantir sa place dans l’économie post-hydrocarbures.
Si les contours précis des projets n’ont pas encore été détaillés, l’annonce a déjà suscité de vives réactions dans la presse régionale et internationale. Elle confirme l’émergence de la RDC comme terrain majeur de rivalités économiques mondiales, où les puissances établies doivent désormais compter avec les ambitions de Doha.
Source :
Le Monde – « Le Qatar prêt à investir 21 milliards de dollars en RDC, annonce Kinshasa » – 3 septembre 2025 – lien