À moins de deux semaines du vote de confiance, François Bayrou a précisé son cap devant la CFDT. Le Premier ministre met en garde contre le poids de la dette publique et appelle à une nouvelle responsabilité partagée entre l’État et les partenaires sociaux pour s’adapter au nouveau monde en gestation.
François Bayrou poursuit sa démonstration de fermeté et de lucidité autoproclamée. Ce mardi 26 août, devant les représentants syndicaux à l’université d’été de la CFDT, le Premier ministre a délivré un message grave : dans 13 jours, les députés devront trancher entre « le chaos ou la responsabilité », lors du vote de confiance que le gouvernement compte engager le 8 septembre.
Bayrou a souligné l’importance de ce moment politique, qu’il qualifie de bascule, dans un monde où les rapports de force — militaires, financiers, commerciaux — ne doivent plus régir les décisions publiques. Il avertit que le plus grand danger serait de céder au déni, alors qu’un nouveau monde est en gestation.
L’engagement de responsabilité du gouvernement, fondé sur l’article 49.1 de la Constitution, permettra de soumettre son programme et son budget à l’Assemblée. Un rejet entraînera automatiquement la démission du gouvernement, selon l’article 50.
Donner plus de poids aux partenaires sociaux
Sur le plan social, Bayrou propose une réorientation majeure, en remettant la gestion des piliers de la protection sociale — retraites complémentaires, assurance chômage, assurance vieillesse — aux partenaires sociaux.
Il propose un « contrat fondamental » avec les grandes organisations sociales. Celles-ci, estime-t-il, ont prouvé leur capacité à gérer efficacement certaines branches, comme l’Agirc-Arrco pour les retraites complémentaires. Le Premier ministre plaide donc pour leur confier davantage de responsabilités sur la sécurité sociale, les retraites et l’assurance chômage, à condition d’en respecter l’équilibre financier.
Un effort spécifique demander aux ultra riches
Sur le plan économique, il réaffirme son intention de demander un « effort spécifique » aux plus hauts revenus, et à ceux qui optimisent leur fiscalité, afin d’atteindre les 43,8 milliards d’euros d’économies ciblées dans le budget 2026, même s’il fustige ceux qui s’en désignent les étrangers ou les ultra-riches comme bouc-émissaire.
Bayrou affiche également sa détermination personnelle en promettant de « se battre comme un chien », malgré le refus annoncé de la gauche et du RN de lui accorder leur confiance. Face aux critiques des oppositions, le Premier ministre se dit confiant dans la raison des députés et des Français : « On se plaint toujours que le Parlement ne décide pas. Là, chacun devra prendre ses responsabilités. »
Réagissant aux critiques, François Bayrou a répété qu’il ne cherchait pas à « durer » mais à « s’occuper de l’essentiel ». Il s’est dit prêt à étudier toutes les mesures, y compris celle des jours fériés travaillés qu’il avait évoquée comme « flexible ». « Ce qui compte, c’est d’abord de se mettre d’accord sur le constat : oui, nous sommes écrasés par la dette. Ensuite, il faut discuter des solutions. »
Interrogé par la presse sur l’hypothèse d’un référendum budgétaire, Bayrou a expliqué comprendre les réticences d’Emmanuel Macron, estimant qu’un vote négatif plongerait le pays dans une impasse. Il privilégie désormais la voie parlementaire, considérée comme « la manière directe, sans ruse », pour impliquer les représentants des Français.
Sources :
- Le Monde – 26 août 2025 – Lien vers l’article
- BFMTV – 26 août 2025 – Lien vers l’article