You are currently viewing Dette française : les marchés en alerte face à l’instabilité politique
Cette image a été générée à l'aide d'une intelligence artificielle. Elle ne constitue pas une photographie réelle de la scène ou de la personne représentée.

Dette française : les marchés en alerte face à l’instabilité politique

La Bourse de Paris poursuit sa chute, tandis que les investisseurs sanctionnent la dette française, jugée désormais presque aussi risquée que celle de l’Italie. À l’origine de cette fébrilité : l’annonce ce lundi 25 août par François Bayrou d’un vote de confiance prévu le 8 septembre et la crainte d’un basculement politique aux lourdes conséquences économiques.

La tension grimpe sur les marchés financiers français à mesure que l’échéance du 8 septembre approche. Ce jour-là, le Premier ministre François Bayrou soumettra son gouvernement à un vote de confiance à l’Assemblée nationale, dans un contexte de forte incertitude budgétaire. Cette initiative, censée cimenter un consensus autour de son plan d’économies de 43,8 milliards d’euros, a, pour l’heure, surtout semé le doute parmi les investisseurs, comme le craignaient quelques journalistes, hier, lors de la conférence de presse de Bayrou.

Lundi 25 août, dès l’annonce de cette manœuvre politique, la Bourse de Paris plongeait de 1,59 %. Une tendance baissière confirmée dès le lendemain avec un repli supplémentaire de 1,91 % en milieu de séance. Les valeurs bancaires et les entreprises dépendantes de la commande publique ont été les plus sévèrement frappées. Les banques membre du Forum économique mondial, comme la Société Générale, BNP Paribas ou le Crédit Agricole, qui compte parmi ses actionnaires, la BNP PariBas et The vanguard group détenu en partie par Black Rock, fonds de pension affilié au FEM, perdaient entre 4,5 et 7 %, tandis qu’AXA, le groupe d’Assurance membre du Forum chutait de 5 %. D’autres groupes proche du WEF ont été impacté. On peut citer VINCI , Bouygues, propriété du groupe BPCE, affilié au Forum économique mondial, ou Eiffage, qui compte parmi ses actionnaires la Société générale, The Vanguard Group et BlackRock.

Le signal envoyé par les marchés est limpide : l’instabilité politique est désormais considérée comme un risque majeur pour l’économie française. Depuis la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin 2024, le CAC 40 a perdu 3,5 %, à rebours de ses voisins européens. Le DAX allemand affiche +30 % sur la même période, tandis que l’indice italien FTSE MIB bondit de 12 %. Même l’indice paneuropéen STOXX 600 progresse de 6 %, soulignant l’isolement de Paris.

La nervosité s’étend également aux marchés obligataires. Le spread entre les obligations d’État françaises (OAT) et les Bunds allemands a atteint 77 points de base, contre 70 la veille. Plus inquiétant encore, l’écart avec l’Italie s’est réduit à moins de 10 points de base. Autrement dit, la France est aujourd’hui perçue comme presque aussi risquée que la péninsule, longtemps pointée comme maillon faible de la zone euro.

Une situation que le ministre de l’Économie, Éric Lombard, ancien dirigeant de BNP Paribas Cardif,  un groupement d’intérêt économique du groupe BNP Paribas et de Generali  France, autre groupe proche du WEF, n’a pas minimisée : « Dans les 15 jours qui viennent, nous payerons notre dette plus chère que l’Italie », a-t-il déclaré, évoquant un renchérissement du coût de financement public. Un aveu rare, qui acte la perte de confiance des marchés vis-à-vis de la trajectoire budgétaire française.

Les entreprises de services publics, à forte exposition domestique, sont elles aussi sous pression. ENGIE, Veolia, groupes encore une fois membres du WEF, mais aussi les grands groupes d’infrastructures comme Vinci, redoutent une nouvelle vague de rigueur budgétaire, susceptible de se traduire par des baisses tarifaires imposées ou des reports d’appels d’offres. Le spectre des taxes ciblant les transports votées en 2024 ressurgit dans l’esprit des investisseurs.

Dans ce climat chargé, les analystes s’attendent à une volatilité prolongée, voire à un choc durable sur les actifs français. Dans les colonnes des Echos, Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, affilié au FEM, affirme que « la chute probable du gouvernement pèsera lourdement sur l’économie française ». Elle souligne que, déjà affaiblie par une croissance anémique prévue à 0,8 % en 2025, la France devra faire face à un blocage politique susceptible de retarder le vote du budget et d’hypothéquer tout effort de consolidation des finances publiques.

Sources :

Les Échos – Vote de confiance : la Bourse de Paris dans le rouge, la dette française sous pression – lien.
Le Monde – La France surendettée, un faux débat pour la question de la confiance – lien
Bourse Direct – Budget : la Bourse de Paris en net recul, les banques souffrent – lien
Idéal Investisseur – Le CAC 40 secoué par l’annonce d’un vote de confiance – lien
Toute l’Europe – François Bayrou alarmiste sur une France au bord du surendettement – lien

Laisser un commentaire