Une semaine après le sommet d’Anchorage, l’armée russe intensifie son offensive, alors que le Kremlin s’était dit ouvert à tous les formats de discussions proposés par les occidentaux. Alors que les négociations s’enlisent, se disant « mécontent », le président américain a évoqué ce vendredi 22 août la possibilité de sanctionner la Russie d’ici deux semaines, ou de se désolidariser du conflit qu’il ne parvient pas à résoudre.
Le 15 août dernier, Vladimir Poutine s’affichait en grande pompe à Anchorage, en Alaska, accueilli par Donald Trump pour un sommet présenté comme une tentative de réouverture du dialogue autour du conflit ukrainien. Mais une semaine plus tard, le constat est sans appel : le Kremlin, tout comme l’Ukraine ne semble avoir cédé sur aucune de ses exigences.
Satisfait de sa réhabilitation diplomatique après des mois d’isolement relatif, le président russe reste campé sur ses positions, tandis que Zelensky ne semble guère ouvert à une cession de territoires.
Pendant ce temps, la guerre continue de s’intensifier en Ukraine. L’armée russe a conquis trois nouvelles localités dans les régions de Donetsk et de Dnipropetrovsk, tout en multipliant les frappes massives. Dans la nuit du 20 au 21 août, un nombre record de drones et de missiles a été lancé contre le territoire ukrainien, témoignant d’une escalade militaire assumée.
À Moscou, le discours officiel se déploie sur deux fronts. D’un côté, Vladimir Poutine garde le silence, refusant toute initiative publique qui pourrait le placer sous pression. De l’autre, son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, multiplie les déclarations, rejetant fermement les offres occidentales de garanties de sécurité à Kiev, même s’il s’était dit auparavant ouvert à tous les formats de négociations. Selon lui, un déploiement militaire européen en Ukraine serait « totalement inacceptable ».
Les médias russes mettent en avant une victoire diplomatique : le soudain abandon par Donald Trump, jusque-là favorable à un cessez-le-feu avec les Européens, de cette ligne jugée trop contraignante par Moscou. Le président américain plaide désormais pour un accord « immédiat » visant à traiter les « causes profondes » du conflit et affirme refuser d’envoyer des troupes américaines pour assurer la sécurité future de l’Ukraine, préférant la présence de troupes européennes.
En coulisses, Poutine aurait proposé que toute rencontre future avec Volodymyr Zelensky ait lieu à Moscou, une position considérée comme une provocation côté de l’Ukraine et de ses alliés.
Sergueï Lavrov a par ailleurs remis en cause la légitimité du président ukrainien à représenter son pays dans d’éventuelles discussions. Lors d’une interview accordée ce vendredi 22 août à la chaîne américaine NBC, Lavrov a d’ailleurs affirmé qu’il n’y avait « pas de rencontre prévue » entre Poutine et Zelensky. « Poutine est prêt à rencontrer Zelensky lorsque l’ordre du jour de ce sommet sera prêt. Et cet ordre du jour n’est absolument pas prêt », a précisé le ministre russe des Affaires étrangères.
Washington souhaiterait un accord de paix basé sur plusieurs principes, dont la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan et des discussions sur d’éventuels échanges territoriaux. Mais Moscou affirme que Zelensky rejette ces propositions. Sergueï Lavrov accuse par ailleurs Kiev de refuser un « règlement juste et durable » et critique les Européens pour leurs tentatives de convaincre Donald Trump de poursuivre l’aide militaire à l’Ukraine.
Zelensky plaide pour un tête-à-tête direct, malgré un décret de 2022 lui interdisant de négocier avec Poutine, et a récemment proposé une rencontre dans un pays tiers comme la Suisse, l’Autriche ou la Turquie. Le président ukrainien a toutefois déclaré que la Russie faisait tout son possible pour empêcher la tenue d’un sommet avec Vladimir Poutine
Si Donald Trump affirmait préparer une rencontre entre Poutine et Zelensky, il a souligné la difficulté de la tâche ce vendredi en expliquant que réunir Poutine et Zelensky revenait à essayer de « mélanger de l’huile et du vinaigre ». « Il y a énormément de haine », a-t-il précisé. Se disant « mécontent », le président américain a même évoqué la possibilité de sanctionner la Russie d’ici deux semaines, ou de se cesser sa médiation.
Sources :
Le Monde – Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine ne lâche rien, une semaine après avoir paradé au sommet d’Anchorage (22 août 2025) – lien
Le Point. « C’est votre combat » : Trump sur le point de se retirer des négociations entre la Russie et l’Ukraine –lien.