Une attaque coordonnée des Brigades Ezzedine al-Qassam a visé un poste avancé de l’armée israélienne dans le sud de Gaza, ce mercredi 20 août. L’opération, qualifiée « d’exceptionnelle » par la presse israélienne, relance les tensions autour de Khan Younès et expose les failles du renseignement militaire israélien.
Un nouveau seuil de violence vient d’être franchi dans le conflit israélo-palestinien. Ce mercredi 20 août, à l’aube, plus de quinze combattants des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont lancé une attaque coordonnée contre un poste militaire israélien dans le sud de Khan Younès, au cœur de la bande de Gaza. Une opération qualifiée par l’armée israélienne de « tentative d’infiltration » et décrite par les médias locaux comme l’une des offensives les plus massives et les plus audacieuses depuis le début du conflit, le 7 octobre 2023.
Selon un communiqué de Tsahal, les assaillants sont sortis simultanément de plusieurs bouches d’un tunnel situé à proximité du poste du 90e bataillon. Armés de fusils d’assaut et de missiles antichars, ils ont visé directement la position israélienne, menant des combats rapprochés et forçant une riposte par des frappes aériennes. L’armée israélienne affirme avoir tué dix d’entre eux, tandis que huit autres auraient réussi à se replier dans les tunnels. Trois soldats israéliens ont été blessés, dont un grièvement.
Côté Hamas, les Brigades al-Qassam revendiquent une attaque menée à l’aide de mortiers contre des blindés et des habitations occupées par des soldats. Le groupe affirme avoir causé des pertes humaines parmi les troupes israéliennes, ce que conteste formellement Tsahal. Un détail a cependant attiré l’attention des analystes israéliens : l’un des combattants aurait transporté une civière, laissant penser que l’objectif initial pourrait avoir été l’enlèvement de soldats.
Dans les médias israéliens, l’attaque est largement commentée. Sur les ondes de la radio militaire, le journaliste Doron Kadoch parle d’une offensive « exceptionnelle ». Le quotidien Maariv la qualifie d’« extrêmement grave », pointant notamment les lacunes du Shin Bet – le service de sécurité intérieure – et des renseignements militaires, qui n’auraient pas anticipé cette attaque d’envergure. Ces critiques ravivent les débats autour de la gestion sécuritaire du conflit par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, déjà fragilisé par la complexité croissante de l’opération militaire en cours à Gaza.
Cette attaque intervient quelques jours seulement après le feu vert donné par le cabinet de sécurité israélien pour une opération terrestre visant la prise complète de Gaza-ville. Une décision contestée à l’international, notamment par Emmanuel Macron, qui redoute un « véritable désastre » régional.
Sources : TF1/LCI, Tsahal, Maariv, Brigades Ezzedine al-Qassam