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Photo : @Jaber Jehad Badwan

Gaza : l’ONU confirme la famine et alerte sur l’urgence d’un cessez-le-feu total

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Pour la première fois, une famine est officiellement déclarée dans la bande de Gaza. Plus d’un demi-million de personnes sont piégées dans la faim extrême, selon un rapport conjoint de la FAO, de l’UNICEF, du PAM et de l’OMS. Les agences onusiennes alertent : sans cessez-le-feu et accès humanitaire massif, la catastrophe s’étendra à l’ensemble du territoire.

Le constat est sans appel. Pour la première fois au Moyen-Orient, une famine est officiellement confirmée dans la bande de Gaza, selon une nouvelle analyse de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC) publiée vendredi 22 août 2025.

Selon les Nations unies, plus de 500 000 personnes sont déjà plongées dans la famine à Gaza, marquée par des privations extrêmes, la malnutrition aiguë et des décès évitables. Les conditions devraient s’aggraver rapidement et s’étendre dans les semaines à venir aux gouvernorats de Deir Al-Balah et de Khan Younis.

Des chiffres alarmants

D’ici fin septembre, 640 000 personnes seront confrontées à des niveaux « catastrophiques » d’insécurité alimentaire (phase 5 de l’IPC). Plus d’1,1 million se trouveront en situation d’urgence (phase 4) et près de 400 000 en crise (phase 3). La situation dans le nord de Gaza serait aussi critique que dans la ville de Gaza, mais les données manquent en raison de l’absence d’accès humanitaire.

Les conséquences sont dramatiques pour les plus vulnérables : en juillet, 12 000 enfants ont été identifiés comme souffrant de malnutrition aiguë, soit un chiffre six fois supérieur à celui du début de l’année. Un quart d’entre eux sont atteints de malnutrition aiguë sévère, la forme la plus mortelle. Le nombre de femmes enceintes et allaitantes exposées à des carences graves devrait tripler d’ici mi-2026, atteignant 55 000 personnes. Déjà, un bébé sur cinq naît prématuré ou sous-poids.

Une crise aggravée par la guerre

Près de 98 % des terres cultivables sont détruites ou inaccessibles, décimant la production agricole locale. L’économie est à l’arrêt, les prix alimentaires flambent, et neuf habitants sur dix ont été déplacés à plusieurs reprises. L’eau potable, l’électricité, le gaz de cuisson et les médicaments sont quasi inexistants, tandis que le système de santé, épuisé, est incapable de répondre à l’explosion des infections et des maladies liées à la malnutrition.

Pour la FAO, le PAM, l’UNICEF et l’OMS, il ne fait aucun doute : la famine est « une réalité fabriquée par l’homme ». Le conflit, les déplacements répétés, les blocages d’aide humanitaire et l’effondrement des infrastructures ont mené à cette tragédie.

Appel urgent à un cessez-le-feu

Les quatre agences onusiennes ont réitéré un appel à un cessez-le-feu immédiat et durable, condition indispensable pour permettre un accès humanitaire à grande échelle. Elles réclament la levée des blocages, la protection des hôpitaux et la restauration des flux commerciaux et de la production locale.

« L’accès à la nourriture n’est pas un privilège, c’est un droit humain fondamental », a rappelé le directeur de la FAO, Qu Dongyu.

« La famine est désormais une réalité tragique pour les enfants de Gaza », a ajouté Catherine Russell, directrice de l’UNICEF, alertant sur la mort de bébés faute de nourriture.

Pour le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, « un cessez-le-feu est une obligation morale absolue ».

Les organisations soulignent qu’il est encore possible de limiter l’ampleur de la catastrophe si une aide massive, sûre et régulière est acheminée sans entrave. Mais le temps presse : « Chaque jour de blocage supplémentaire se traduit par des vies perdues », avertit Cindy McCain, directrice exécutive du PAM.

Sources :
Organisation mondiale de la santé – Famine confirmed for first time in Gaza (22 août 2025) – lien

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