Accusé de financement illégal de gangs via la diaspora haïtienne aux États-Unis, Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », fait l’objet d’une prime record de 5 millions de dollars promise par le FBI. L’ancien policier est au cœur du chaos qui ravage Haïti.

Le FBI a frappé fort. Le 12 août 2025, l’agence fédérale américaine a annoncé une récompense de 5 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation de Jimmy Chérizier, surnommé « Barbecue », chef du redouté gang haïtien G9. Cette somme, la plus importante jamais promise pour un criminel haïtien, témoigne de la gravité des accusations portées contre lui par la justice fédérale à Washington.

Chérizier, 48 ans, est un ancien policier reconverti en chef de guerre. Il dirige les Forces révolutionnaires de la famille du G9 et alliés, un groupe criminel à l’origine de la coalition Viv Ansanm. Cette alliance de gangs est accusée d’avoir orchestré une campagne de terreur à Port-au-Prince, causant la mort de plus de 5 600 personnes en 2024. Selon les Nations unies, le bilan dépasse déjà les 3 000 morts en 2025, et près de 1,3 million de personnes ont été déplacées.

Outre les violences, Chérizier est désormais poursuivi pour avoir collecté illégalement des fonds aux États-Unis, via la diaspora haïtienne. Ces fonds auraient été utilisés pour verser les salaires de ses hommes et acheter des armes sur le marché noir, selon le Miami Herald et Le Nouvelliste. Bazile Richardson, un complice naturalisé américain, a été arrêté au Texas fin juillet. L’argent était censé transiter discrètement vers Haïti pour soutenir les activités du G9.

Le FBI espère que cette promesse de prime accélérera la chute de « Barbecue ». Mais capturer l’homme reste une opération périlleuse. Depuis des mois, une unité antigang, appuyée par des drones armés et des sociétés militaires privées, tente d’éliminer les figures clés du crime haïtien. Une mission kényane encadrée par l’ONU, également présente à Port-au-Prince, n’a pas encore produit d’effet significatif.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux après l’annonce du FBI, Chérizier a rompu le silence. Il se dit prêt à négocier avec les autorités américaines, à une condition improbable : que son complice Bazile Richardson soit innocenté.

Sources : Courrier international, Miami Herald, Le Nouvelliste, The Haitian Times, AFP