Confrontée à de graves difficultés financières et à une réputation en berne, la start-up belge Cowboy annonce avoir sécurisé des fonds à court terme et s’associe à un nouveau partenaire industriel français. Une opération de sauvetage accompagnée d’excuses publiques à ses clients, après des mois de silence.
La start-up bruxelloise Cowboy, connue pour ses vélos électriques design et connectés, traverse une zone de turbulence sans précédent. Longtemps silencieuse face aux rumeurs de faillite ou de reprise, la direction a finalement pris la parole pour clarifier sa situation. Dans une communication adressée à ses clients et partenaires, les cofondateurs Adrien Roose et Tanguy Goretti ont reconnu que « les deux dernières années ont été les plus difficiles de l’histoire de Cowboy », provoquant des répercussions bien réelles sur les livraisons, le service client et la chaîne d’approvisionnement.
Dans un climat d’incertitude amplifié par des retards de livraison, un rappel de produit majeur et des problèmes de communication, Cowboy annonce aujourd’hui avoir obtenu un financement à court terme dont le montant reste confidentiel. Ce soutien vise à garantir la continuité de ses opérations. En parallèle, l’entreprise a signé un protocole d’accord avec Rebirth Group Holding, société française spécialisée dans la mobilité électrique, issue d’Easybike Group. Ce rapprochement marque un tournant stratégique dans la quête de stabilité à long terme pour la marque belge.
Rebirth, acteur reconnu dans la conception de vélos électriques en France, apporterait une expertise industrielle précieuse pour renforcer la production et structurer les opérations. « L’accord conclu avec Rebirth nous offre une base plus solide », confient les deux dirigeants, soulignant qu’il s’agit d’« une étape importante » mais non d’un aboutissement.
Cowboy tente de regagner la confiance des utilisateurs. Elle affirme que les premiers cadres de remplacement liés au rappel du modèle Cruiser ST sont désormais disponibles, et que les centres de rappel commencent à ouvrir dans plusieurs villes européennes. Un effort logistique crucial alors que la marque doit faire oublier une série d’ennuis : un rappel de vélos déclenché par une modification non autorisée d’un fournisseur, des pièces manquantes, une assistance client critiquée, et une production ralentie.
Dans leur message, Roose et Goretti présentent leurs excuses : « Nous reconnaissons à quel point cela a été frustrant et nous présentons nos sincères excuses. » Ils assurent également mobiliser toutes leurs ressources pour rétablir un niveau de qualité et de fiabilité conforme aux attentes.
Cowboy, qui a levé 134 millions d’euros depuis sa création en 2017, n’a pas encore publié ses comptes 2024. Le dernier bilan connu, datant de 2023, fait état de 43 millions d’euros de dettes à long terme. Malgré des ambitions affichées de rentabilité pour 2025, l’avenir dépendra désormais de la mise en œuvre effective de ce plan de redressement et de la solidité du partenariat avec Rebirth.
Source :
Les Échos Start, publié le 14 août 2025.