Le maire écologiste de Lyon a vivement critiqué la réforme du mode de scrutin municipal adoptée ce jeudi par les députés. Pour Grégory Doucet, ce texte « brouillonne » rompt le lien démocratique entre la ville et ses arrondissements et crée confusion et déséquilibre.
Le ton est sec et sans appel. Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon, a dénoncé jeudi matin la réforme du scrutin municipal adoptée par l’Assemblée nationale, estimant qu’elle n’était « ni une urgence démocratique, ni une priorité pour les Lyonnais ». Dans un communiqué diffusé après le vote, l’élu fustige un texte « brouillon et clivant » qui relèverait davantage de « tactiques parisiennes » que d’un véritable projet d’intérêt local.
La réforme, qui abolit le mode de scrutin instauré en 1982 par la loi PLM, modifie en profondeur la représentation municipale à Paris, Lyon et Marseille. Jusqu’alors, les électeurs votaient par arrondissement pour des listes dont les têtes siégeaient ensuite à la fois au conseil d’arrondissement et au conseil municipal. Désormais, cette organisation serait remise en cause.
« Cette réforme remet en question l’existence même des mairies d’arrondissement et rompt le lien démocratique entre les conseils d’arrondissements et le conseil municipal, car aucun mécanisme n’est prévu pour garantir la représentation des arrondissements à la Ville », déplore Grégory Doucet, qui pointe des « déséquilibres » susceptibles d’affaiblir la vie démocratique locale.
Au-delà des questions institutionnelles, l’édile soulève un problème pratique majeur. À Lyon, l’élection municipale est couplée à l’élection métropolitaine, spécifique à la capitale des Gaules. L’organisation de ce triple scrutin risquerait ainsi de générer « confusion pour les électeurs et complexité accrue pour sa mise en œuvre ».
Le maire écologiste conclut en appelant à la prudence : « Une réforme de cette ampleur ne peut pas être menée dans la précipitation. » Un avertissement adressé au gouvernement comme à la majorité présidentielle, accusés de sacrifier la cohérence démocratique sur l’autel d’intérêts politiques à court terme.
Source : Lyon Capitale.