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Image : Capture d'écran compte X de l'Elysée.

France – Royaume-Uni : Renforcement de la coopération militaire et nucléaire

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Au dernier jour de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni, Londres espère un accord inédit sur l’immigration tandis que Paris et Londres renforcent leur coopération nucléaire, militaire et diplomatique.

Le président français Emmanuel Macron achève ce jeudi sa visite d’État au Royaume-Uni par un sommet bilatéral avec le Premier ministre Keir Starmer, marqué par deux enjeux majeurs : l’immigration et la défense. Les discussions, débutées au 10 Downing Street, se poursuivront au centre de commandement militaire de Northwood, où les deux dirigeants ont affiché leur détermination à renforcer l’alliance franco-britannique.

Côté britannique, l’attente portait principalement sur un accord migratoire, alors que plus de 21 000 personnes ont traversé la Manche depuis le début de l’année, un record. Keir Starmer, qui a promis de « reprendre le contrôle des frontières », travaille avec Paris sur une expérimentation inédite : un échange de migrants fondé sur un principe « un pour un », la France acceptant de reprendre un migrant arrivé illégalement au Royaume-Uni en échange de l’accueil par Londres d’un demandeur d’asile sur le sol français. Selon Le Monde, jusqu’à cinquante migrants pourraient être renvoyés chaque semaine, une mesure jugée insuffisante par l’opposition conservatrice britannique.

Au-delà de la question migratoire, la journée devrait entériner un rapprochement historique sur le plan militaire. Les deux pays, seules puissances nucléaires de l’Union européenne, devant signer une déclaration de coordination de leurs moyens de dissuasion nucléaire.

Selon l’Élysée et le ministère britannique de la Défense, « tout adversaire menaçant les intérêts vitaux du Royaume-Uni ou de la France pourrait être confronté à la puissance des forces nucléaires des deux nations ». La souveraineté des arsenaux est censée rester intacte, mais un « groupe de supervision nucléaire » coprésidé par l’Élysée et le Cabinet Office britannique sera créé, signe d’une coordination militaire et politique inédite.

Ce message s’adresse clairement à Moscou alors que les craintes d’expansion russe demeurent vives en Europe de l’Est. Dans la foulée, Emmanuel Macron et Keir Starmer ont annoncé une accélération du programme conjoint de missiles de croisière Scalp/Storm Shadow, ainsi que la relance du développement de missiles antinavires, des commandes qui bénéficieront au groupe MBDA.

Les accords de Lancaster House, qui structurent la coopération militaire bilatérale depuis 2010, voient ainsi leur portée renforcée. Désormais, la force expéditionnaire conjointe franco-britannique formera le « socle » de la « coalition des volontaires » créée début 2025 pour soutenir l’Ukraine. Cette coalition, réunissant une trentaine de pays, pourrait déployer jusqu’à un corps d’armée – soit 40 000 militaires – une fois un cessez-le-feu acté entre Kiev et Moscou.

Les deux dirigeants ont d’ailleurs présidé depuis Northwood une réunion en visioconférence avec Volodymyr Zelensky, la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le chancelier allemand Friedrich Merz. Des représentants américains y ont participé, alors que Donald Trump, récemment, a menacé la Russie de nouvelles sanctions tout en promettant davantage d’armement aux forces ukrainiennes.

La visite d’État d’Emmanuel Macron à Londres, placée sous le signe du raffermissement stratégique, se conclut donc sur un double signal : l’affirmation d’une Europe de la défense resserrée et la recherche d’un compromis migratoire attendu des deux côtés de la Manche.

Source : AFP, La Provence, publié le 10 juillet 2025

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