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Gaza : des soldats israéliens lance un débat national sur la faillite morale de l’armée

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Un débat inédit agite Israël après la publication de témoignages de soldats parus le 27 juin dans Haaretz, relatant des scènes jugées passibles de crimes de guerre autour des centres de distribution alimentaire dans la bande de Gaza. Ces récits pointent une faillite morale de l’armée israélienne, alors que le conflit continue de faire des milliers de victimes civiles.

Depuis la fin mai, quatre centres de distribution ouverts par la Gaza Humanitarian Foundation, avec le soutien d’Israël et des États-Unis, sont le théâtre de violences quotidiennes. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 549 Palestiniens y ont été tués et 4 000 blessés en moins d’un mois. Un soldat raconte : « Elles sont traitées comme des forces hostiles : pas de gaz lacrymogènes, uniquement des tirs réels, mitrailleuses lourdes, lance-grenades, mortiers. »

Des pratiques dénoncées comme criminelles

L’un des témoignages évoque une stratégie surnommée « Poisson salé », consistant à tirer jusqu’à l’ouverture des centres pour faire reculer la foule. « Travailler avec une population civile alors que le seul moyen d’interaction est d’ouvrir le feu n’est ni éthique ni moralement acceptable », déplore un officier.

Réactions officielles et rejet des accusations

Le gouvernement israélien a réagi rapidement, qualifiant ces témoignages de « mensonges malveillants visant à diffamer l’armée la plus morale du monde ». Néanmoins, l’armée a annoncé l’ouverture d’un nouveau centre de distribution pour « réduire les frictions avec les civils ».

Des doctrines militaires controversées

Breaking the Silence, une ONG fondée par des vétérans israéliens, dénonce l’usage disproportionné de la force et l’absence de sanctions. « Avant, on visait la bonne personne. Aujourd’hui, pour atteindre un chauffeur de camion lié au Hamas, on tue plusieurs dizaines de personnes », déclare Nadav Weiman, son directeur exécutif.

Une liberté de feu inquiétante

Samy Cohen, politiste, souligne que l’armée israélienne laisse désormais à chaque commandant la liberté d’autoriser les tirs sans sommation sur des civils dans certaines « kill zones », une dérive contraire au droit international.

Entre légalité et moralité

Pour Miri Eisin, ex-colonel de l’armée israélienne, la question centrale reste celle de la légalité : « Légal ne veut pas dire moral », affirme-t-elle, tout en niant l’existence d’instructions visant à tirer sur les civils. Des chercheurs israéliens alertent cependant sur la menace que ces pratiques font peser sur l’identité démocratique du pays.

Un drame humanitaire qui se poursuit

Lundi, la défense civile palestinienne a annoncé la mort de 22 personnes après des tirs près de points de distribution d’aide dans le centre et le sud de Gaza, illustrant la poursuite d’une situation jugée inacceptable par de nombreuses ONG internationales.

Source : Le Monde.

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